Trois soldats philippins ont été blessés le 23 mars par un tir de canon à eau des garde-côtes chinois en mer de Chine méridionale, a annoncé le conseiller à la sécurité nationale de Manille. Pékin dénonce une incursion dans ses eaux.
Samedi 23 mars, un vaisseau chinois a tiré au canon à eau sur un navire de ravitaillement philippin au large de l’atoll Second Thomas, un récif contesté en mer de Chine méridionale.
Les garde-côtes chinois ont qualifié leurs manœuvres de «régulation, interception et expulsion légitime» d’un bateau étranger ayant «tenté de pénétrer de force» dans les eaux chinoises.
Le navire philippin est le Unaizah May 4, qui a subi de graves dégâts, a déclaré le gouvernement philippin. Il menait une mission de rotation et de ravitaillement de routine sur l’atoll, toujours selon ce dernier. «Ce n'(était) qu’une opération ordinaire de rotation et de ravitaillement, mais regardez comment les Chinois réagissent», a dénoncé devant des journalistes le conseiller à la sécurité nationale de Manille, Eduardo Ano, selon une retranscription d’interview que l’AFP s’est procurée. Les détails de leur état de santé n’ont pas été précisés, bien que l’armée philippine ait indiqué qu’ils étaient pris en charge à bord d’un bateau d’escorte des garde-côtes.
Les Etats-Unis, qui ont un pacte de défense avec les Philippines, ont aussi dénoncé l’assaut. «Les actions (chinoises) déstabilisent la région et traduisent un clair mépris de la loi internationale», a estimé le porte-parole du Département d’Etat, Matthew Miller, réaffirmant l’engagement de Washington envers Manille.
Washington soutient Manille, Pékin dénonce une ingérence
Pékin a dénoncé ces dernières semaines les ingérences de Washington dans la région, et accuse les Etats-Unis de se servir de Manille comme d’un «pion».
Le navire de ravitaillement endommagé a pu retourner dans la province occidentale de Palawan après que son équipage a réussi à le faire redémarrer, a expliqué M. Ano, assurant que les Philippines «ne se laisseront pas intimider» et continueront de réapprovisionner leur garnison présente sur l’atoll Second Thomas.
Le 5 mars, lors d’une autre attaque au canon à eau des garde-côtes chinois contre ce même vaisseau philippin, quatre membres d’équipage avaient été blessés par des éclats de verre.
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