Le président sortant a précisé que les allocataires du RSA seraient payés au SMIC dès lors qu'ils travailleront. Il a aussi mis en garde contre l'augmentation du salaire minimum qui nuirait selon lui à la compétitivité des entreprises et à l'emploi.
Dans une interview donnée à M6 le 23 mars – en l’absence d’autres candidats –, Emmanuel Macron a précisé ses intentions en matières économique et sociale, abordant à la fois les questions du salaire minimum et des conditions requises pour percevoir le revenu de solidarité active (RSA), après le lapsus de Jean Castex en début de semaine au sujet d’un «travail d’intérêt général» qui pourrait être accompli par les allocataires.
S’agissant du salaire minimum, sujet sensible sur fond de hausse des prix, notamment de l’énergie, le président sortant a affirmé : «Le SMIC a augmenté et va augmenter avec l’inflation.» Néanmoins, la France faisant partie du «peloton de tête» des pays européens en matière de salaire minimum, il n’est pas question d’un coup de pouce particulier. «Si on va au-delà et qu’on administre encore plus le SMIC, on réduit la compétitivité de nos entreprises et on détruit des emplois», a affirmé Emmanuel Macron, reprenant un argument qui ne fait pas l’unanimité parmi les économistes.
«La meilleure mesure de pouvoir d’achat, c’est de continuer à réduire le chômage», a plaidé le président sortant, qui juge crédible l’objectif d’atteindre le plein emploi en cinq ans, se targuant d’une nette amélioration des chiffres de l’emploi au terme du quinquennat écoulé.
Je ne suis pas pour l’esclavagisme
Sur le versement du RSA, que le président-candidat souhaite conditionner en cas de réélection, il a tenu à couper court à la polémique née de la maladresse du Premier ministre en début de semaine. Ainsi, les allocataires devront consacrer 15 à 20 heures à une activité de formation ou d’insertion. En revanche, «si c’est un travail, c’est rémunéré au moins au SMIC», a précisé le candidat. «Je ne suis pas pour l’esclavagisme», a tenu à préciser Emmanuel Macron, alors que les oppositions avaient tiré à boulets rouges sur un projet consistant selon elles à créer des emplois sous-rémunérés. «Je crois à l’insertion par l’activité économique sans faire culpabiliser les plus précaires, c’est une question de dignité», s’est-il défendu.
Toujours en matière de pouvoir d’achat et sur fond de flambée des carburants, le président sortant a évoqué la possibilité d’acheter des véhicules électriques en leasing, pour «80 à 100 euros par mois» via un système qui serait mis en place «avec les services de l’État, la Caisse des dépôts, des mécanismes adaptés et nos banques».
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