Le nouvel opus de Call of Duty commence par l'assassinat du général iranien «Ghorbrani», personnage fictif dont la ressemblance est frappante avec Qassem Soleimani. La saga est connue pour scénariser ennemis russes, chinois, nord-coréens ou arabes.
A l’instar du septième art tout droit sorti d’Hollywood, les jeux vidéos américains reprennent le narratif politique du Pentagone pour créer différents scénarios. Pour le 19ème opus du fameux Call of Duty, la première mission débute avec l’assassinat d’un personnage inspiré par le général iranien Qassem Soleimani — assassiné par Washington.
Des images extraites de ce nouvel épisode Call of Duty Modern Warfare II qui sortira officiellement le 28 octobre, ont été diffusées en avant-première. Sur celles-ci, on peut voir que la campagne commence par une mission intitulée «Strike» dans laquelle le joueur doit prendre le contrôle d’une frappe de missile qui doit cibler un général iranien du nom de «Ghorbrani». Même si le nom est fictif, les ressemblances physiques avec le chef iranien des forces al-Qods Qassem Soleimani sont frappantes. Barbe blanche, treillis kaki, il n’y a aucun doute sur son identité.
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Le scénario débute avec les images du général Ghorbrani en plein échange d’armes avec les forces russes dans un terrain désertique de la ville fictive d’Al-Mazrah dans la République-Unie d’Adal (URA) tout aussi fictive.
Selon le synopsis du nouvel opus, le second des forces iraniennes va reprendre le flambeau suite à la mort de Ghorbrani et va tenter de se venger en frappant directement les Etats-Unis sur leur sol. La mission du joueur est de l’en empêcher.
Comme il le fait régulièrement, le jeu vidéo américain a ainsi voulu reprendre à son compte des éléments de géopolitique actuels. Le général iranien Qassem Soleimani avait en effet été tué par des missiles Hellfire tirés par des drones américains à l’aéroport international de Bagdad après son arrivée sur un vol en provenance de Syrie le 3 janvier 2020. L’homme de main de la politique étrangère iranienne a été déclaré mort aux côtés de son protégé irakien, Abu Mahdi al Muhandis.
Call of Duty au service de la propagande américaine ?
Ce n’est pas la première fois que la saga Call of Duty reprend le narratif du Pentagone pour scénariser ses jeux. Dès sa création en 2003, dans les précédents opus, les scénarii projettent le joueur dans des campagnes contre les Soviétiques pendant la Guerre froide ou encore contre les forces nazies durant la Seconde guerre mondiale…
Sur certains jeux à l’instar de Call of Duty 4 : Modern Warfare sorti en 2007, le joueur doit par exemple lutter contre des nationalistes russes et contre un certain Khaled Al-Asad, président d’un pays au Moyen-Orient. Dans un autre opus, le personnage du jeu doit arrêter une ogive nucléaire qui a été lancée par des Russes avec la collaboration d’un régime arabe anti-Occident.
Dans un autre scénario, la Russie envahit l’Europe et les forces américaines doivent stopper l’invasion du Vieux continent. De surcroît, pour l’intrigue de Call of Duty: Black Ops II sorti en 2012, les Etats-Unis affrontent une alliance russo-chinoise en 2025. Autre exemple frappant qui montre à quel point le jeu reprend consciencieusement la rhétorique de Washington, un épisode sorti en 2014 imagine une occupation américaine de la Corée du Nord.
Compte tenu des scénarios bellicistes avec des adversaires largement reconnaissables, le magazine The Progressive avait dénoncé dans un article de janvier 2021 la propagande pro-guerre des Etats-Unis présente dans le jeu vidéo, visant selon ce média à conscientiser la jeunesse américaine et occidentale face à un ennemi identifiable.
Guère étonnant, lorsque l’on sait que les développeurs de Call of Duty ont eu recours à des experts du Pentagone pour travailler sur les scénarii.
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