Les demandes d'asile en France ont augmenté de 31%, atteignant quasiment un niveau record. Les expulsions pour leur part sont en hausse de 15% en 2022, d'après des données provisoires délivrées par le ministère de l'Intérieur.
Les demandes d’asile en France ont approché leur niveau record en 2022, avec plus de 137 000 premiers dossiers déposés, tandis que les expulsions ont augmenté de 15% mais sont restées inférieures à leur niveau pré-Covid, selon des statistiques provisoires dévoilées le 26 janvier par le ministère de l’Intérieur.
Avec 137 046 premières demandes d’asile enregistrées dans les guichets uniques dédiés (Guda), ce nombre a progressé de 31,3% par rapport à 2021. Tous cas de figure compris (réexamens, mineurs, procédures Dublin…), elles dépassent même le record d’avant-pandémie, avec 156 103 demandes en 2022 contre 151 283 en 2019.
Plus de 15 000 expulsions
Le ministère de l’Intérieur a recensé 15 396 expulsions d’étrangers en 2022, soit 15% de plus qu’en 2021 mais un tiers de moins qu’en 2019, année lors de laquelle 23 746 éloignements avaient été enregistrés.
«Conformément à mes instructions, la priorité a été donnée aux étrangers délinquants : 3 615 étrangers délinquants ont été expulsés en 2022, contre 1 834 en 2021, soit deux fois plus», a réagi sur Twitter le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
En 2022, les expulsions d’étrangers en situation irrégulière ont augmenté de plus de 15%. Conformément à mes instructions, la priorité a été donnée aux étrangers délinquants : 3 615 étrangers délinquants ont été expulsés en 2022, contre 1834 en 2021, soit deux fois plus.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 26, 2023
Les régularisations ont quant à elles augmenté de 8%, avec 34 029 «admissions exceptionnelles au séjour» en 2022. Cette hausse est «tirée par les motifs économiques salariés», soit les régularisations de travailleurs salariés en situation irrégulière, qui ont augmenté de 29,1%, a précisé le ministère de l’Intérieur.
Un nouveau projet de loi en préparation
Fin 2022, selon Beauvau, 65 833 Ukrainiens bénéficiaient de la protection temporaire en France, un chiffre qui ne prend pas en compte les mineurs. Ces arrivées ont été recensées dans leur majorité avant le début du conflit ou dans les premières semaines de l’offensive russe – que Kiev et ses alliés Occidentaux dénoncent comme une invasion – avec 50 000 protections temporaires accordées jusqu’en avril.
Les chiffres de l’immigration devraient servir de base aux joutes entre majorité et oppositions, notamment Les Républicains, autour du projet de loi immigration porté par le gouvernement, qui doit être présenté en Conseil des ministres le 1er février selon le ministère de l’Intérieur.
Le texte, qui arrivera en première lecture probablement en mars au Sénat, vise surtout à faciliter les expulsions d’étrangers qui présentent une menace pour l’ordre public, notamment par une réforme «structurelle» de l’asile et du contentieux des étrangers. Il prévoit également de favoriser l’intégration par la langue et par le travail, à travers la création d’un titre de séjour «Métiers en tension».
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