Le président syrien est arrivé en Chine pour un déplacement officiel. Bachar al-Assad a l'intention d'attirer les investissements chinois dans son pays et d'évoquer la problématique de la reconstruction des infrastructures.
C’est une première depuis 20 ans. Le président syrien est arrivé à Hangzhou le 21 septembre pour une visite officielle de plusieurs jours. Outre sa compagne Asma, Bachar al-Assad est accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires et de chefs d’entreprises syriens.
Le chef d’Etat syrien doit d’ailleurs assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux asiatiques le 23 septembre dans la ville de Hangzhou. A cette occasion, Bachar al-Assad rencontrera d’autres dirigeants étrangers, comme ceux du Népal, du Cambodge ou encore du Koweït.
Les sanctions américaines ralentissent la reconstruction de la Syrie
«Nous croyons que la visite du président Bachar al-Assad va renforcer la confiance politique mutuelle et la coopération dans des secteurs variés entre les deux pays, portant les liens bilatéraux à un nouveau niveau», a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Mao Ning lors d’un point presse, avant d’ajouter que les deux pays avaient «une profonde relation d’amitié».
Même si la Chine est le premier partenaire de Damas depuis 2017, le quotidien libanais L’Orient-Le Jour rapporte que les exportations chinoises vers la Syrie ont atteint uniquement 424,51 millions de dollars en 2022. Le voyage de Bachar al-Assad est ainsi une occasion pour le président syrien d’évoquer la reconstruction de son pays avec un partenaire allié.
En effet, dans un passé récent, la Chine a, à maintes reprises, critiqué les sanctions américaines qui viennent compliquer la reconstruction des infrastructures du pays. Depuis 2016, Pékin chercherait à créer des opportunités d’investissement en Syrie. A cette époque, déjà, l’envoyé spécial du gouvernement chinois sur la question syrienne, Xie Xiaoyan, avait déclaré que son pays était «confiant dans le fait qu’il ferait partie du processus de reconstruction d’après-guerre en Syrie», selon le média syrien Enab Baladi.
La Syrie dans le projet des routes de la soie
Même son de cloche du côté de Xi Jinping. Le président chinois a réaffirmé en 2019 que Pékin était «prêt à participer à la reconstruction de la Syrie». Plusieurs projets étaient à l’étude. En 2015, l’entreprise chinoise Huawei exprimait son intérêt pour la reconstruction du système de télécommunications syrien. En 2017, la Chine promettait 2 milliards de dollars pour aider à développer les infrastructures et les parcs industriels.
Les investisseurs chinois sont également intéressés par la construction d’une autoroute Nord/Sud-Est, le réaménagement des ports de Lattaquié et Tartous et la construction de deux lignes ferroviaires, l’une dans la région de Damas et l’autre qui relierait la côte syrienne au port libanais de Tripoli, selon The Telegraph.
L’entente entre Damas et Pékin ne serait pas dénuée d’arrière-pensées à long terme. «Nous avons proposé environ six projets au gouvernement chinois conformément à la méthodologie de la Ceinture et la Route [nom donné par les Chinois à leur projet de nouvelles routes de la soie] et nous attendons de savoir quels projets correspondent à leur réflexion», déclarait Bachar al-Assad en 2019. La Chine pourrait ainsi inclure Damas dans son projet de nouvelles routes de la soie, le Moyen-Orient étant au carrefour des marchés asiatique et européen. La Syrie deviendrait ainsi un pays de transit pour l’acheminement des produits de Chine.
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