Bachar al-Assad a supprimé l'existence des tribunaux militaires en Syrie. Une abolition qui répond en partie aux demandes de la Ligue arabe pour que Damas fasse un pas vers l'opposition et en faveur des prisonniers politiques.
Le 3 septembre, Bachar al-Assad a mis fin aux tribunaux militaires datant de 1968.
«Le décret législatif n°109 du 17/08/1968 et ses amendements, qui incluent la création de tribunaux militaires de campagne, seront abrogés», stipule le document signé par le président syrien. Le texte précise également que les affaires en cours de traitement seront renvoyées vers «la justice militaire» et poursuivies conformément au code pénal syrien.
Des concessions réciproques
Le territoire administré par le gouvernement de Damas comprenait trois tribunaux militaires dans la capitale syrienne. Les organisations humanitaires, à l’instar d’Amnesty International, avaient critiqué les pratiques de ces cours de justice.
Cette abolition s’inscrit de surcroît dans un contexte régional particulier pour Bachar al-Assad. De retour dans la Ligue arabe en mai dernier, les membres de l’organisation ont tout de même fait part de leurs exigences pour sanctuariser ce retour dans le giron arabe. Avant sa réintégration, la Syrie avait bénéficié d’un vent de solidarité au lendemain du terrible tremblement de terre qui avait ravagé le nord du pays au mois de février. S’en est suivi une ouverture tous azimuts de la part de Riyad, du Caire ou encore de Tunis à l’égard du président syrien.
Plusieurs membres de la Ligue arabe avaient ensuite négocié quelques gestes de la part de Damas pour assurer son retour dans celle-ci en mai dernier, après plus d’une décennie de mise au ban et contre l’avis de Washington, selon un document consulté par Reuters. La Jordanie, initiatrice d’un plan, mais aussi l’Arabie saoudite, l’Irak, le Liban et l’Egypte demandaient ainsi de la part du président Assad plusieurs concessions sur le traitement des prisonniers politiques ou sur l’impératif d’une main tendue à l’opposition modérée. Les demandes concernent également un contrôle plus net et intransigeant du trafic de captagon sur le territoire syrien.
D’ailleurs, en coopération avec les autorités jordaniennes, la Syrie avait éliminé un important trafiquant de drogue à la frontière en juin dernier.
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