Les parlementaires de l'entité du Kosovo en sont venus aux mains durant un vif débat sur les mesures visant à désamorcer les tensions dans les enclaves serbes du nord du pays.
Une vive dispute a éclaté lorsque le Premier ministre Albin Kurti s’est adressé ce 14 juillet au Parlement de l’entité kosovare, avant d’être aspergé d’eau par un parlementaire rival. Ce geste a déclenché une rixe aussi brève que chaotique, les législateurs se bousculant mutuellement. Aucun blessé n’a été signalé à la suite de cet incident.
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Le Parlement du Kosovo n’est pas étranger à ce genre de débats enflammés. Pendant ses années dans l’opposition, Albin Kurti s’est fait connaître pour avoir lancé des grenades lacrymogènes pendant les sessions parlementaires, obligeant les députés à enfiler des masques à gaz alors qu’une fumée toxique envahissait l’hémicycle.
Le clash est intervenu alors que le Premier ministre s’était engagé à désamorcer les tensions dans le nord du Kosovo, où la pression monte depuis la décision de Pristina d’installer des maires d’origine albanaise dans quatre municipalités à majorité serbe, en mai dernier. Le Kosovo est très majoritairement peuplé d’Albanais, mais dans les parties septentrionales du territoire, près de la frontière avec la Serbie, les Serbes restent majoritaires dans plusieurs municipalités.
Cette décision a déclenché l’un des pires épisodes de tensions dans le nord du pays depuis des années, avec à la fin du mois de juin l’arrestation de trois policiers kosovars par la Serbie, qui revendique la protection de la minorité serbe du nord du Kosovo, et en mai, une violente émeute de manifestants serbes qui a fait plus de 30 blessés parmi les forces de maintien de la paix de l’OTAN.
A brawl broke out in Kosovo's parliament after an opposition party lawmaker sprayed water at Kosovo's Prime Minister Albin Kurti and his deputy, sparking angry scenes until police intervened. pic.twitter.com/ahmxFOSfDX
— CBS News (@CBSNews) July 13, 2023
Les partis d’opposition se sont montrés de plus en plus critiques à l’égard de la gestion de la crise par Albin Kurti et ont accusé le Premier ministre de saper les relations de Pristina avec toute une série d’alliés occidentaux qui ont, pour une fois, fait pression sur le Kosovo.
Albin Kurti doit rencontrer le président serbe Aleksandar Vucic la semaine prochaine à Bruxelles, où les deux parties sont soumises à une forte pression de la part de l’Union européenne pour réduire les tensions.
Le conflit dans le nord n’est que le dernier d’une longue liste d’incidents qui ont secoué la région depuis que le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance de la Serbie en 2008, près d’une décennie après que les forces de l’OTAN ont aidé à repousser les troupes serbes de l’ancienne province au cours d’une guerre sanglante qui a fait environ 13 000 morts.
La Serbie n’a jamais reconnu l’indépendance autoproclamée en 2008 par son ex-province du Kosovo, une décennie après une guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais. Soutenu par Washington, Londres et Paris, le Kosovo n’est toutefois reconnu ni par l’ONU ni par l’UE, plusieurs Etats membres s’y refusant. Il n’est pas non plus reconnu par la Russie et la Chine.
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