L'ancienne ministre Amélie de Montchalin a été nommée ambassadrice auprès de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), selon le compte-rendu du Conseil des ministres. Une nomination épinglée.
Battue aux législatives dans l’Essonne en juin dernier par le candidat de la Nupes Jérôme Guedj, l’ancienne secrétaire d’Etat aux Affaires européennes (2019-2020), ministre de la Fonction publique (2020-2022) puis de la Transition écologique (mai 2022-juillet 2022), Amélie de Montchalin, a été nommée ce 23 novembre en Conseil des ministres «ambassadrice, représentante permanente de la France» auprès de l’OCDE.
Après sa défaite, l’ancienne députée de 37 ans, militante au parti présidentiel Renaissance, avait dû quitter le gouvernement, conformément à une règle non écrite formulée par le président Emmanuel Macron.
Le syndicat CFTC du ministère des Affaires étrangères a estimé dans un communiqué que la nomination d’Amélie de Montchalin «s’inscrivait dans la perpétuation d’une forme de rente – celle d’y désigner d’anciens ministres – que ses réformes prétendaient remettre en cause», notamment celle pour la transformation de la haute fonction publique. Le syndicat a ainsi ironisé sur «une personnalité particulièrement engagée depuis 2019 dans la suppression de la diplomatie professionnelle de notre pays».
Le député de La France insoumise Thomas Portes constate : «La République des copains, épisode 8757.» «D’un côté, ça baisse les indemnités des chômeurs, de l’autre, ça recase ses amis. Gouvernement de la honte au service des riches», ajoute-t-il.
La république des copains, épisode 8757. L’ancienne ministre Amélie de Montchalin va être nommée ambassadrice de la France à l’OCDE, révèle Politico. D’un côté ça baisse les indemnités des chômeurs, de l’autre ça recase ses amis. Gouvernement de la honte au service des riches.
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) November 23, 2022
Le secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné a de son côté salué dans un communiqué cette nomination et indiqué qu’à la demande d’Amélie de Montchalin, il mettait fin à ses fonctions, au sein du parti, de secrétaire générale déléguée chargée des Relations extérieures, même si elle restera adhérente.
Recasages en série dans la macronie
Les reconversions d’anciens ministres se sont multipliées au cours de ces dernières semaines. Le président Emmanuel Macron a ainsi choisi fin octobre son ancien Premier ministre Jean Castex pour devenir président-directeur général de la RATP, après un «avis de compatibilité avec réserves» de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Dans des avis publiés ce 23 novembre, la HATVP a également validé les reconversions des anciennes ministres Muriel Pénicaud (Travail), pour entrer au conseil d’administration de ManpowerGroup, de Florence Parly (Armées), Sophie Cluzel (Handicap) et Elisabeth Moreno (Egalité) pour des activités de conseil.
Le 17 novembre, Christophe Castaner avait été nommé par Emmanuel Macron à la présidence du conseil de surveillance du port de Marseille ainsi qu’à celle du conseil d’administration du concessionnaire ATMB pour le tunnel du Mont-Blanc.
Le haut fonctionnaire Didier Lallement, qui avait quitté son poste de préfet de police de Paris en juillet, avait pour sa part été nommé par Elisabeth Borne secrétaire général de la Mer, à l’issue du Conseil des ministres du 26 septembre.
Une secrétaire d’Etat admet que le Covid-19 pose des «questions existentielles» sur l’UE