Zineb El Rhazoui a adressé le 11 décembre un courrier à Valérie Pécresse et explique son soutien à la Palestine. La présidente de la région Île-de-France avait décidé de retirer le prix Simone Veil à l'ancienne journaliste qui avait établi un parallèle entre «sionistes et nazis».
«Je vous rends votre prix Simone Veil» : c’est la formule par laquelle débute un courrier de Zineb El Rhazoui publié le 11 décembre. La militante des droits de l’homme et ancienne journaliste franco-marocaine a publié une lettre de cinq pages en réponse au retrait de son «prix Simone Veil» par la présidente de la région Île-de-France annoncée la veille.
Pourquoi j’ai decidé, en accord avec les ayant droits de Simone Veil, de retirer, au nom de la Région @iledefrance, le prix Simone Veil à Zineb El Rhazoui. ⤵️ pic.twitter.com/rv78OpeyfX
— Valérie Pécresse (@vpecresse) December 10, 2023
L’ancienne candidate Les Républicains à la présidentielle avait expliqué retirer le prix Simone Veil décerné à Zineb El Rhazoui en 2019, pour son combat contre l’islamisme, du fait de son soutien à la Palestine et d’un message republié «établissant un parallèle entre sionistes et nazis», et comparant Adolf Hitler et Benjamin Netanyahou. La présidente de la région expliquait avoir pris cette décision en accord avec les ayants droit de Simone Veil, notamment le petit-fils de cette dernière, Aurélien Veil, fustigeant «ses récentes déclarations quant aux tragiques événements survenus en Israël», qualifiées d’«outrancières et choquantes»
Un prix «entaché de sang» : c’est ainsi que Zineb El Rhazoui qualifie le prix Simone Veil, qu’elle dit rendre à Valérie Pécresse. Elle dit refuser de se taire devant «les agissements du gouvernement d’extrême droite de Netanyahou et sa clique de criminels de guerre».
L’ancienne journaliste passée par Charlie Hebdo répond également au petit-fils de Simone Veil qui avait enjoint Valérie Pécresse à retirer ce prix.
Bonjour Madame @vpecresse.
Il y a quatre ans, la région Ile-de-France a remis à Madame @ZinebElRhazoui un prix portant le nom de ma grand-mère Simone Veil.
Ma grand-mère qui a passé plusieurs mois, d'avril 1944 à janvier 1945, à survivre dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, pic.twitter.com/E03LYqLpZS— Aurélien Veil (@AurelienVeil) December 9, 2023
Aurélien Veil dénonçait la reprise d’un tweet d’un auteur américain de confession juive Benjamin Rubinstein dans lequel était dénoncé l’idée d’une complète extermination des Palestiniens mise en parallèle avec les objectifs de l’Allemagne national-socialiste durant la Seconde Guerre mondiale.
L’auteur de ce message a par ailleurs lui aussi répondu au descendant de Simone Veil, lui expliquant notamment que lui aussi était juif, que son grand-père avait combattu durant la Seconde Guerre mondiale, avant d’invoquer l’opinion de diverses personnalités israélites critiques vis-à-vis de l’État hébreu.
Zineb El Rhazoui avait également tenu à répondre au petit-fils de Simone Veil au commencement de la polémique le 9 décembre. Elle l’avait notamment invité, au nom de sa grand-mère et «en hommage à son leg», à «condamner fermement les crimes du gouvernement israélien contre des milliers de civils palestiniens, dont plus de 8 000 enfants tués à ce jour».
Bonjour Monsieur @AurelienVeil
Il y a 4 ans, j’ai eu l’honneur de recevoir des mains de Madame @vpecresse le prix Simone Veil des Trophées Elles de France, prix du public qui a très largement voté pour qu’il me soit attribué.
Pour moi, l’enseignement de Simone Veil, c’est que… https://t.co/wRIznzKNCl
— Zineb El Rhazoui (@ZinebElRhazoui) December 9, 2023
La fin de la lettre de Zineb El Rhazoui rappelle à Valérie Pécresse sa «déroute» à l’élection présidentielle et réaffirme le combat de l’ancienne journaliste pour «la liberté de conscience et d’expression». Elle souligne enfin sa compassion pour Valérie Pécresse et conclut : «Pauvre humanité que celle qui ne parvient plus à voir en l’autre un être humain.»
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