130 personnes accusées d'être impliquées dans l'assaut à Brasilia le 8 janvier ont bénéficié d'une libération provisoire. Le juge de la Cour suprême a estimé qu'ils pouvaient répondre de leurs actes en étant en liberté surveillée.
La Cour suprême fédérale (STF) du Brésil a ordonné le 13 mars la libération de 130 personnes pour leur implication présumée à l’assaut le 8 janvier contre le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême, survenu une semaine après l’accession au pouvoir de Luiz Inácio Lula da Silva, vainqueur de l’élection présidentielle en octobre dernier.
Décrites par la presse brésilienne comme des comme des partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro, ces personnes sont accusées d’«actes terroristes», «antidémocratiques» et de «destruction d’édifices publics» comme le rapporte le quotidien brésilien O Globo.
La décision a été prise par le juge suprême Alexandre de Moraes, chargé du système démocratique et de la Constitution, qui a estimé que ces personnes ne représentaient plus un risque pour la société à l’heure actuelle et qu’elles pourraient répondre aux poursuites judiciaires dont elles font l’objet en étant en liberté surveillée. Le parquet général (PGR) avait donné un avis favorable à ces libérations.
Le même juge avait déjà ordonné fin janvier la libération provisoire de 464 personnes, également soupçonnées d’avoir participé au soulèvement de Brasilia, ce qui porte à plus d’un millier le nombre de détenus libérés ces dernières semaines. Ils sont néanmoins tous munis de bracelets électroniques et assignés à résidence la nuit. Ils ont en outre l’interdiction d’utiliser les réseaux sociaux.
392 personnes dont 310 hommes et 82 femmes sont toujours détenues dans les prisons de Brasilia, selon le Parquet général, rapporte le média Pagina12.
Selon la même source, les personnes impliquées (libérées ou encore détenues) sont accusées d’«association de malfaiteurs» et d’«incitation au crime». Au total, 919 personnes sont poursuivies dont 219 pour tentative de coup d’Etat, de préjudice qualifié et d’action pour abolir l’Etat de droit.
La police fédérale poursuit à cet égard l’enquête baptisée «Lesa Patria», qui vise à identifier les sources de financement du mouvement bolosonariste dont les actions ont bénéficié du soutien de militaires actifs et retraités. L’ancien président Jair Bolsonaro lui-même fait l’objet d’une enquête.
Ebranlé par l’insurrection pro-Bolsonaro, Lula écarte des militaires chargés de sa sécurité