Prenant acte de la remontée des taux et de l’alourdissement de la dette, le ministre de l’Economie et des Finances a estimé que la «cote d'alerte» était atteinte, au moment où le gouvernement prépare un projet de loi sur le pouvoir d'achat.
«Tout n’est pas possible, tout simplement parce que nous avons atteint la cote d’alerte sur les finances publiques», a déclaré le ministre de l’Economie, des Finance et de la Souveraineté industrielle et numérique Bruno Le Maire, sur l’antenne de BFMTV, ce 27 juin. Il a ajouté que «les conditions de financement» avaient changé et qu’aujourd’hui la France empruntait «à plus de 2%» pour financer les dépenses publiques, quand elle le faisait encore récemment à taux négatif ou très faible.
Interrogé sur la proposition faite par plusieurs partis de l’opposition, comme Les Républicains ou le Rassemblement national, d’une baisse de taxe sur les carburants, Bruno Le Maire a assuré que le gouvernement allait «discuter» avec ces formations mais que «l’esprit de compromis [devait] s’accompagner d’un esprit de décision».
«Des dépenses supplémentaires de l’ordre de 20 ou de 25 milliards d’euros sur le carburant comme le proposent certaines formations politiques, elles sont trop coûteuses, ou alors il faudra renoncer à d’autres choses», a-t-il estimé.
Selon l’Insee, la dette publique française a dépassé 2 900 milliards d’euros à la fin du troisième trimestre, soit 114,5% du PIB, du fait aussi d’une croissance économique en berne. Ce n’est pas ce montant qui «préoccupe» le ministre, mais le fait que les conditions de financement aient changé pour la France, avec la hausse des taux d’intérêt qui a commencé et va se poursuivre, la Banque centrale européenne cherchant à réduire l’inflation.
«Une partie de la charge de la dette est indexée sur l’inflation», a notamment rappelé le ministre, précisant que cela représentait plusieurs milliards d’euros supplémentaires à rembourser chaque année. «Ma charge de ministre des Finances, c’est de revenir à des finances publiques équilibrées d’ici à 2027», a aussi déclaré le locataire de Bercy avant d’ajouter : «La politique c’est des choix […] Il est impératif de réduire l’endettement public [mais] il faut dans le même temps protéger nos compatriotes qui sont les plus fragiles, mais les protéger de manière responsable».
«Il faudra décider dans un cadre qui est contraint, qui est celui de nos finances publiques», a-t-il insisté, confirmant également le plafonnement à 3,5% de l’augmentation des loyers, ainsi qu’une revalorisation de 3,5% des APL.
Hausse des taux d’intérêt : vers une nouvelle crise de la dette en zone euro ?