Après un signalement du secrétaire national démissionnaire d'EELV Julien Bayou, le parquet a annoncé avoir ouvert une enquête pour détournement de fonds publics dans le cadre de la campagne présidentielle de la candidate LR Valérie Pécresse.
Une enquête préliminaire a été ouverte le 26 septembre pour détournement de fonds publics dans le cadre de la campagne présidentielle de la candidate LR Valérie Pécresse après un signalement de Julien Bayou (EELV), a indiqué le parquet de Paris.
Le signalement du secrétaire national démissionnaire d’EELV, adressé le 19 avril au parquet et dont l’AFP a eu connaissance, visait également les infractions de financement illégal de campagne électorale, financement illégal de parti politique, abus de biens sociaux et/ou prises illégales d’intérêts. Les investigations ont été confiées à la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), a précisé le parquet.
«Nous ne sommes pas au courant de cette procédure», a déclaré à l’AFP l’entourage de Valérie Pécresse, qui a assuré que «toutes les règles [avaient] été scrupuleusement respectées». «Les Verts utilisent toujours la même méthode de dénonciation calomnieuse», a-t-on accusé de même source, avant d’ajouter : «nous sommes sereins et faisons confiance à la justice.»
Dans ce signalement, Julien Bayou s’appuie notamment sur la démission de la conseillère régionale Babette de Rozières de l’équipe de campagne et de toutes les commissions en raison de «désaccords qu’elle a manifestés à l’égard de la campagne présidentielle de Valérie Pécresse, par ailleurs présidente de la région Ile-de-France».
Dans cette lettre de démission datée du 8 mars, Babette de Rozières «explique agir dans l’intérêt de Valérie Pécresse, mais le mélange des genres entre la présidente de Région et la candidate à la présidentielle semble complet». Elle avance également «le manque d’intérêt allégué de la candidate pour l’Outre-Mer ainsi que le niveau de la campagne», selon ce signalement.
Julien Bayou mentionne également une interview de Babette de Rozières accordée à Outre-Mer news dans laquelle elle dénonce «des arrangements à la région Ile-de-France» avec l’élu régional Patrick Karam accusé de «pratiques clientélistes», des accusations qui mériteraient, selon lui, «d’être précisées ou infirmées».
Il est également question dans ce signalement de «la contribution sur son temps de travail d’une agente, la directrice de cabinet de la présidente de Région, à l’élaboration du programme de la campagne présidentielle de la droite».
Relevant des «règlements de compte [qui] sont à analyser sur fond de campagne présidentielle et de désignation aux législatives», Julien Bayou, ancien secrétaire national d’EELV, qui a démissionné de son poste en raison d’accusations de harcèlement moral sur une ancienne compagne, estime néanmoins que les «accusations sont extrêmement graves».
La candidate LR Valérie Pécresse a consacré 14,3 millions d’euros pour un seul tour de scrutin, mais sans atteindre la barre des 5% de voix qui lui auraient permis d’obtenir le remboursement de ses frais de campagne. Après sa défaite, elle avait d’ailleurs lancé un appel aux dons pour combler un trou de cinq millions d’euros.
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