Réunis près de Washington, les Républicains ont blâmé la «cancel culture» portée selon eux par la gauche américaine, avec en toile de fond la course entre les prétendants à la prochaine présidentielle, dont Donald Trump.
Les conservateurs américains ont décoché le 2 mars une volée de flèches visant la gauche progressiste lors de leur grand-messe près de la capitale américaine, avec l’élection présidentielle de 2024 en ligne de mire.
«Ces gauchistes, ces marxistes qui ont imposé leur pouvoir sur le peuple américain […], ils doivent être mis en garde», a entre autres déclaré l’élu républicain de Pennsylvanie Scott Perry devant les milliers de militants réunis au CPAC (Conservative Political Action Conference) en banlieue de Washington. «Ils doivent trembler de peur, ils doivent être inquiets, ils doivent perdre du poids, avoir la faim coupée parce qu’ils ont peur de finir en prison», a-t-il lancé devant le public.
L’influent élu républicain Jim Jordan a quant à lui déploré dès les premières minutes de son allocution «la culture de l’effacement» («cancel culture» en anglais), mettant en garde les militants conservateurs contre les attaques venues de la gauche dès lors qu’ils expriment leur désaccord.
Le sénateur d’Alabama Tommy Tuberville s’est lui insurgé contre les athlètes transgenres et les préoccupations «woke» – terme utilisé pour dénoncer ce qu’ils estiment être une complaisance de la gauche envers les revendications des minorités ethniques et sexuelles. Selon le sénateur, ces préoccupations prendraient le pas sur les problématiques scolaires traditionnelles. «La moitié des jeunes, quand ils sont diplômés, ne savent même pas lire leur diplôme», a-t-il ainsi avancé.
Le sujet des «guerres culturelles» est ainsi omniprésent à ce congrès politique, les républicains ayant décidé d’en faire un de leurs principaux angles d’attaques lors de la course pour la Maison Blanche. A plus de 600 jours de l’élection, le CPAC est d’ailleurs l’occasion d’assister au premier duel entre les deux candidats notables à l’investiture républicaine, Nikki Haley et Donald Trump. L’ancienne ambassadrice à l’ONU s’exprime ce 3 mars devant le CPAC.
Signe de l’emprise que l’ex-président républicain conserve sur ce rassemblement, plus de deux ans après son départ de la Maison blanche, la prestigieuse place du discours de clôture lui a une nouvelle fois été réservée cette année. Mais contrairement aux éditions précédentes, l’allocution de Donald Trump dans l’après-midi du 4 mars se fera en l’absence de nombreux cadres du parti, à commencer par ses principaux rivaux pour 2024.
L’étoile montante de la droite, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, présent lors de l’édition organisée l’an dernier à Orlando et dont la candidature est extrêmement attendue dans les rangs républicains, ne fera par exemple pas le déplacement.
«La seule raison pour laquelle certains “candidats” ne vont pas au CPAC est que le public ne s’intéresse pas à ce qu’ils ont à dire», a taclé le 2 mars Donald Trump sur son réseau, Truth Social. L’ancien président a en revanche promis un événement «monstrueux» pour son propre discours, assurant aux militants conservateurs «un grand moment».
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