En prévision d'une potentielle reprise des frappes russes qui pourrait nuire au réseau électrique ukrainien, Kiev a évoqué la possibilité d'«une catastrophe humanitaire planifiée, comme l'Europe n'en a jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale».
«S’il n’y a plus de courant, d’électricité et d’eau en Ukraine, cela peut déclencher un nouveau tsunami migratoire», a estimé le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal, lors d’un entretien à paraître le 23 octobre dans la presse allemande, dont l’AFP a rapporté des extraits.
Cela pourrait conduire à une catastrophe humanitaire planifiée, comme l’Europe n’en a jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale
Au cours de cette interview, l’homme d’Etat ukrainien a accusé la Russie de vouloir «plonger l’Ukraine dans une catastrophe humanitaire». Selon lui, Moscou souhaiterait «offrir à l’Ukraine un hiver froid, au cours duquel les gens pourraient littéralement mourir gelés». «Cela pourrait conduire à une catastrophe humanitaire planifiée, comme l’Europe n’en a jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale», a-t-il considéré.
Dans son interview, Denys Schmyhal a également réclamé à Berlin la livraison de nouvelles munitions dans les prochains jours pour repousser les frappes aériennes russes.
Kiev veut utiliser les avoir russes gelés pour reconstruire l’Ukraine
Pour la reconstruction de l’Ukraine, Schmyhal veut utiliser les avoirs russes gelés à l’étranger. Il a estimé que les dommages causés par l’armée russe pourraient actuellement s’élever à «plus de 750 milliards de dollars». «Nous devrions développer un mécanisme de confiscation des avoirs russes», a-t-il suggéré.
Ces propos surviennent en amont du forum économique germano-ukrainien qui débute le 24 octobre et où Volodymyr Zelensky fera une allocution vidéo. Le même jour, le Premier ministre ukrainien s’entretiendra avec Olaf Scholz. Le lendemain, Berlin accueillera une «conférence internationale pour la reconstruction de l’Ukraine».
S’exprimant en visioconférence lors d’une réunion du Conseil de sécurité russe le 19 octobre, Vladimir Poutine a fait fait part de l’instauration de la loi martiale dans les régions de Kherson et de Zaporojié, ainsi que dans les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, dans le Donbass. La veille, le général Sergueï Sourovikine avait annoncé que l’armée russe s’apprêtait à évacuer la population de la ville de Kherson, dans la région du même nom, face à une situation «tendue» où «l’ennemi n’abandonne pas ses tentatives d’attaques sur les positions des troupes russes». Ces derniers jours, face à cette contre-offensive ces forces de Kiev, la Défense russe a indiquer procéder à de nombreuses frappes visant «le commandement militaire et les systèmes énergétiques de l’Ukraine».
Poutine annonce la loi martiale dans les régions de Kherson et Zaporojié et dans le Donbass