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Centrafrique : le chef d’un centre culturel russe hospitalisé après une tentative d’assassinat

Le chef de la Maison russe à Bangui, Dmitry Syty, a été hospitalisé après l'explosion d'un colis qui lui était parvenu par la poste. Le ministre russe des Affaires étrangères a dénoncé un attentat.

Ce 16 décembre, rapporte l’agence Tass, le chef de la Maison russe, un centre culturel public russe basé à Bangui, Dmitry Syty, a été transporté à l’hôpital après l’explosion d’un colis qui lui était parvenu par la poste.

Selon la mission diplomatique russe en Centrafrique, l’état de Dmitry Syty est considéré comme grave, bien que sa vie ne soit pas en danger. 

Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé un attentat. «L’incident s’est produit au moment où [Dmitry Syty] ouvrait un colis qu’il avait reçu et qui s’est avéré être bourré d’explosifs. La victime a été transportée immédiatement à l’hôpital, où des soins médicaux lui ont été prodigués en urgence», a précisé la diplomatie. Le ministère russe considère en outre que cette attaque «vise clairement à empêcher les activités de la “Maison russe” à Bangui, et, plus largement, à nuire au bon développement des relations amicales entre nos deux pays».

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, citée par l’agence Tass, a par ailleurs précisé que «la  Fédération de Russie ne se laissera pas intimider par des terroristes et ne fermera pas la Maison russe en RCA [République centrafricaine]».

Le fondateur de Wagner évoque des menaces contre Dmitri Syty

Peu après le drame, le fondateur de l’entreprise de sécurité privée russe Wagner, Evguéni Prigojine, a affirmé, dans un message public : «Le 11 novembre, Dmitri Syty a reçu un colis en provenance du Togo, contenant une photo de son fils qui vit en France. Il contenait une note disant qu’il recevrait la prochaine fois la tête de son fils si “les Russes ne se cassent pas du continent africain et n’ouvrent pas les portes aux Français”. Aujourd’hui, il a reçu un nouveau colis. Malgré toutes les instructions de sécurité qu’il avait reçues, Dmitri Syty, bouleversé et croyant que la tête de son fils était dans le colis, l’a ouvert. Une explosion a eu lieu».

Une véhicule blindé BRDM-2 de conception soviétique à la Havane, le 11 avril 2011 (image d'illustration)

La Russie livre des véhicules blindés à l’armée centrafricaine

Les agences de presse ne rapportaient pas, en ce début d’après-midi, de réaction des autorités françaises à ces propos.

Pour sa part, le ministère russe des Affaires étrangères n’a pas évoqué de piste spécifique concernant cet attentat, disant espérer «qu’à la suite de l’enquête rapidement menée par les autorités compétentes de la République centrafricaine, les coupables de l’organisation et de l’exécution de ce méfait seront identifiés et punis».

Cette attaque intervient au lendemain du départ des derniers militaires français déployés en Centrafrique. Mi-2021, la France avait fait le choix de suspendre sa coopération avec les autorités de ce pays, l’estimant «complice» d’une campagne antifrançaise qui serait, selon Paris, téléguidée par la Russie. Par ailleurs, la France accuse la Centrafrique d’avoir recours au groupe de sécurité privé russe Wagner qui, selon Paris, «fait la guerre par procuration pour le compte de la Russie». Cette accusation, portée également par des ONG et l’ONU selon l’AFP, est démentie par la Russie. Moscou revendique en effet la présence d’instructeurs russes en Centrafrique, qui ne prennent pas part directement aux opérations de combat contre «les groupes armés illégaux», et dénonce toute confusion entre ses militaires et le groupe privé Wagner.

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