L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), en consultations avec Kiev et Moscou pour l'établissement d'une zone de sécurité autour de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporojié, a fait état le 12 septembre de signaux positifs.
Les discussions autour de la mise en place d’une zone de sécurité autour de la centrale nucléaire de Zaporojié, sous contrôle des forces russes, vont bon trains selon l’AIEA. «J’ai vu des signes montrant [que Russes et Ukrainiens] sont intéressés par un tel accord», a déclaré son directeur général Rafael Grossi lors d’une conférence de presse à Vienne, au premier jour du Conseil des gouverneurs de l’instance onusienne.
«Nous discutons des différentes caractéristiques techniques», comme le périmètre de cette zone ou le travail des deux experts de l’AIEA présents sur place. «Et ce que j’observe, c’est que les deux parties coopèrent avec nous et posent des questions, beaucoup de questions», a poursuivi Rafael Grossi.
Faire des «choses simples»
Dans un rapport publié la semaine dernière, peu après une mission sur place, l’AIEA avait préconisé l’instauration d’une zone de protection du site. Située dans le sud de l’Ukraine et sous contrôle des forces russes depuis le 4 mars, cette centrale, la plus grande d’Europe, a été plusieurs fois bombardée ces dernières semaines, Moscou et Kiev s’accusant mutuellement de ces frappes.
Je ne peux pas entrer dans des considérations portant sur un large processus de démilitarisation ou des mouvements de troupes, qui ne font pas partie de mon mandat.
Cette situation a fait resurgir le spectre d’une catastrophe nucléaire majeure similaire à celle de Tchernobyl en 1986. Si Kiev préconise pour sa part une zone démilitarisée, Rafael Grossi a appelé à «garder les choses simples».
«Il faut que l’Ukraine et la Russie se mettent d’accord sur le principe très simple de ne pas attaquer ou bombarder la centrale [….], il faut l’engagement qu’aucune action militaire ne visera la centrale et ses environs», a-t-il expliqué.
«Je ne peux pas entrer dans des considérations portant sur un large processus de démilitarisation ou des mouvements de troupes, qui ne font pas partie de mon mandat», a-t-il souligné.
Le 11 septembre, lors d’un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron à l’initiative de ce dernier, Vladimir Poutine a attiré l’attention sur des «attaques ukrainiennes régulières contre les sites de la centrale de Zaporojié, y compris le dépôt des déchets radioactifs, ce qui pourrait aboutir à des conséquences catastrophiques».
Au cours de ce que le Kremlin présente comme un «échange de vues franc et détaillé», les deux dirigeants ont par ailleurs exprimé leur volonté de «coopérer de manière dépolitisée sur la situation autour de la centrale de Zaporojié, avec la participation de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)».
De son côté, l’Elysée rapporte dans son communiqué qu’Emmanuel Macron a affirmé à son homologue que c’était «l’occupation russe» qui était «la cause des risques» pesant sur la centrale nucléaire et qu’il lui a demandé d’en retirer les «armes lourdes et légères».
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