Dans une déclaration conjointe publiée ce 4 août, les sept dirigeants de l'initiative de paix africaine pour l'Ukraine et le président russe ont appelé à lever les obstacles à l'exportation de céréales et d'engrais russes.
«Les dirigeants ont convenu de poursuivre le dialogue sur l’initiative de paix africaine afin d’ouvrir la voie à la paix» : la déclaration conjointe de la réunion entre Vladimir Poutine et les membres de l’initiative de paix africaine pour l’Ukraine du 28 juillet a été rendue publique ce 4 août. Ces derniers ont poursuivi les négociations entamées au mois de juin.
Le texte appelle notamment «à des mesures concrètes pour supprimer les obstacles à l’exportation des céréales et d’engrais russes». Ceci permettra selon eux «de reprendre pleinement la mise en œuvre de l’initiative du paquet mer Noire du secrétaire général des Nations unies, approuvée le 22 juillet 2022 à Istanbul».
Signé sous l’égide de l’ONU, cet accord devait permettre à l’Ukraine de poursuivre ses exportations de céréales et de denrées alimentaires, mais Moscou n’a pas renouvelé mi-juillet sa signature à sa prorogation. La Russie réclame en effet, depuis des mois, le respect des clauses de ces accords la concernant, inappliqués par l’Occident.
Afin de rassurer les pays africains inquiets de voir leurs importations se tarir, Vladimir Poutine a annoncé le 27 juillet que la Russie serait en mesure d’assurer dans trois mois des livraisons gratuites de 25 à 50 000 tonnes de céréales au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine et à l’Erythrée.
Libérer les 200 000 tonnes d’engrais russes bloqués dans l’UE
«Les dirigeants ont également exhorté l’ONU à prendre les mesures nécessaires pour libérer les 200 000 tonnes d’engrais russes bloqués dans les ports maritimes de l’Union européenne pour une livraison immédiate et gratuite aux pays africains», ajoute la déclaration conjointe. Vladimir Poutine a régulièrement dénoncé ce blocage, du fait des sanctions instaurées par Bruxelles.
Etaient présents lors de cette réunion à Saint-Pétersbourg le président de l’Union des Comores et de l’Union africaine Azali Assoumani et le président de la République d’Afrique du Sud Cyril Ramaphosa, à l’origine de l’initiative de paix, mais aussi Denis Sassou Nguesso, président de la République démocratique du Congo, Abdelfattah Sisi, président de la République arabe d’Égypte, Macky Sall, président du Sénégal, Yoweri Museveni, président de la République de l’Ouganda, ainsi que le ministre des Affaires étrangères de la Zambie Stanley Kakubo.
Les 16 et 17 juin derniers, les membres de la mission diplomatique africaine s’étaient rendus à Kiev et à Moscou avec une proposition en dix points afin de tenter de trouver une résolution pacifique au conflit. Si Volodymyr Zelensky avait adressé une fin de non-recevoir à la proposition portée par les chefs d’Etat et de gouvernement africains, le porte-parole du Kremlin avait, quant à lui, déclaré que «parmi les idées proposées, certaines étaient tout à fait réalisables, selon Vladimir Poutine».
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