L'éditorialiste Alexis Poulin est revenu sur les conséquences de la récente annonce du gouvernement français de livrer des chars légers à l'Ukraine. Outre «un soutien qui s'amplifie», pour le journaliste c'est un signal à la surenchère.
Réagissant sur le plateau de RT France le 5 janvier à la nouvelle livraison d’armement français à Kiev, l’éditorialiste Alexis Poulin y voit «surtout un signal pour les autres dirigeants européens».
Le gouvernement français a en effet annoncé le 4 janvier l’envoi de chars légers AMX-10 RC à l’armée ukrainienne. «C’est plutôt un outil de reconnaissance armé d’un canon qui tire quand même à deux kilomètres» précise-t-il, ajoutant que sa véritable appellation est un «canon de ville ou véhicule de reconnaissance blindé» car il «n’a pas de chenille et pas forcément le blindage».
«Un signal pour les autres dirigeants européens»
Pour l’éditorialiste, cette nouvelle livraison après celle des 24 canons Caesar confirme «un soutien qui s’amplifie à l’Ukraine». «C’est surtout un signal pour les autres dirigeants européens parce que je pense que les Ukrainiens attendent d’abord des chars allemands», poursuit-il. C’est selon lui un «geste pour voir qui derrière va surenchérir dans cette partie qui fait que la guerre va continuer».
Un jour à peine après l’annonce française, les Etats-Unis et l’Allemagne ont d’ailleurs annoncé la livraison de blindés d’infanterie à l’Ukraine. Suite à une conversation téléphonique entre le président américain Joe Biden et le chancelier allemand Olaf Scholz, ils ont exprimé leur «détermination commune» à soutenir Kiev, selon un communiqué de l’exécutif américain.
De surcroît, cet énième livraison d’armes françaises placerait Paris «du côté des soutiens forts de l’Ukraine, ce qui n’était peut-être pas le cas auparavant ou du moins Emmanuel Macron laissait le bénéfice du doute et voulait laisser une porte ouverte sur la négociation», affirme Alexis Poulin. Mais l’éditorialiste nuance tout de même en rappelant que le char léger AMX-10 RC «n’est pas récent, il est vu comme obsolète».
«Ça peut être une guerre très longue en réalité», craint Alexis Poulin
Selon lui cette livraison aura plusieurs conséquences notables, parmi lesquelles celle «de donner des outils stratégiques pour que les ukrainiens reprennent des positions tactiques» mais surtout «un refroidissement encore plus accéléré entre la France et la Russie». Il en veut pour preuve l’absence de vœux pour la nouvelle année de Vladimir Poutine au président français.
Interrogé sur la continuation du conflit, l’intervenant rappelle que lors du voyage du président ukrainien à Washington le 22 décembre il y a eu une «sorte d’open bar pour le régime ukrainien» concernant les moyens «financiers et militaires». «Ça peut aller très loin, ça peut être une guerre très longue en réalité», craint-il. En guise de conclusion, Alexis Poulin s’interroge sur la résilience de l’opinion publique américaine face à ce soutien massif à l’Ukraine et ce, alors que «les Etats-Unis rentrent dans une année de récession économique comme le reste des économies occidentales».
La Russie a pour sa part maintes fois mis en garde contre les fournitures d’armes à Kiev par les Occidentaux, prévenant que cela ne ferait que prolonger les hostilités et que certains pays couraient le risque d’être considérés comme partie prenante au conflit.
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