La Chine a annoncé un allègement général des mesures liées au Covid, face à la contestation dont elles ont fait l'objet ces dernières semaines. Un revirement à rebours de la politique «zéro Covid» en vigueur depuis bientôt trois ans dans le pays.
Selon les nouvelles consignes dévoilées ce 7 décembre par la Commission chinoise de santé (NHC) – qui a valeur de ministère –, «les personnes infectées asymptomatiques et les cas légers qui peuvent être isolés à domicile le seront de manière générale».
Comme le rapporte l’AFP, il s’agit d’un changement radical par rapport à la norme précédente qui exigeait que tout cas positif soit emmené dans un centre de quarantaine. Il ne sera plus nécessaire d’afficher un code de santé vert sur son téléphone pour accéder à la majorité des bâtiments publics.
Par ailleurs, le pays va «réduire davantage la portée des tests à l’acide nucléique et en réduire la fréquence», alors qu’il demandait jusque-là aux habitants de se faire tester plusieurs fois par semaine pour pouvoir accéder à tout lieu public. Les tests à grande échelle ne seront plus menés que dans «les écoles, les hôpitaux, les maisons de retraite et les centres de travail à haut risque».
Le recours aux confinements, parfois appliqués sur des quartiers voire des villes entières, sera également réduit, les zones à risque n’ayant enregistré aucun cas pendant cinq jours devant être rouvertes.
Vers une campagne de vaccination accrue
La Chine va aussi accélérer la vaccination des personnes âgées, son point faible qui l’empêchait jusque-là d’assouplir ses règles sanitaires. Autre nouveauté annoncée : il sera désormais possible de voyager d’une province chinoise à l’autre sans avoir à présenter un test PCR négatif de moins de 48 heures ni effectuer un test à l’arrivée.
Immédiatement après l’annonce de ces nouvelles mesures, les recherches de voyages sur l’application Ctrip pour la période du Nouvel an chinois ont bondi, atteignant un record en trois ans, selon le média d’Etat The Paper.
L’allègement des restrictions sanitaires liées au Covid-19 survient dix jours après une vague de manifestations d’une ampleur inédite depuis les mobilisations de Tiananmen en 1989.
Dans une dizaine de villes du pays, les manifestants, jeunes pour la plupart, avaient crié leur lassitude de la stricte politique sanitaire, certains exigeant le départ du président Xi Jinping. Ce dernier, qui avait fait du «zéro Covid» sa marque de fabrique, a désormais infléchi son discours, reconnaissant que le variant Omicron, moins mortel, «ouvre la voie à plus de souplesse dans les restrictions».
Fait notable, l’AFP rapporte que l’annonce de cette nouvelle politique intervient quelques heures après la publication de nouveaux chiffres inquiétants pour la deuxième économie mondiale. En novembre, les exportations et importations chinoises ont connu leur plus forte chute depuis début 2020.
Manifestations en Chine contre la politique du «zéro Covid»