France

«Clientéliste», «dérisoire», l’opposition fustige la remise de 15 centimes par litre d’essence

L'annonce par Jean Castex de la mise en place d'une remise de 15 centimes par litre d’essence pour faire face à la flambée des prix des carburants a provoqué, sans surprise, une vague de critiques au sein de l'opposition.

Dans un entretien accordé au Parisien, le 12 mars, Jean Castex a annoncé la mise en place d’une remise de 15 centimes par litre d’essence, valable pour tous les Français. La ristourne qui s’appliquera «sur tous les carburants» rentrera en vigueur à compter du 1er avril et pour une durée de quatre mois. En pratique, cela signifie que pour chaque plein de 60 litres, l’économie sera de 9 euros. Le Premier ministre a confirmé que la mesure devrait coûter deux milliards d’euros à l’Etat.

Comme l’on pouvait s’y attendre, cette annonce a suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique française :

«L’Etat rend l’argent de la hausse de l’essence, c’est ce que j’avais demandé, a commenté Valérie Pécresse dans Le Grand rendez-vous» d’Europe 1, Les Echos et CNews. «La seule question que je me pose, c’est pourquoi au 1er avril, pourquoi pas dès maintenant puisque c’est dès maintenant que les Français n’arrivent plus à se déplacer ?» Question purement rhétorique puisque la candidate de Les Républicains y a répondu par elle-même : «Le 1er avril, c’est à dix jours de l’élection [présidentielle]. La ficelle est un petit peu grosse.»

Quant à Marine Le Pen, elle a jugé «dérisoire» l’aide accordée par le gouvernement. «A l’évidence, ce n’est pas à la hauteur de la gravité de la situation d’aujourd’hui et peut-être d’ailleurs de demain. Il faut baisser de manière pérenne la TVA sur l’énergie de manière générale […], de 20% à 5,5%», a-t-elle déclaré sur BFMTV.

A gauche, les critiques ont également fusé. Invité de BFMTV, Philippe Poutou a fustigé le montant de l’aide financière gouvernementale qu’il juge également «très dérisoire» et appelé au gel des prix. Face à la crise, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste a appelé à la mobilisation : «A la limite, on pourrait se dire qu’on a qu’à faire comme en Corse. Là-bas, quand ça se met en colère, quand ça brûle les palais de justice, le gouvernement recule un peu plus. C’est là qu’il faut que la colère s’exprime. A un moment donné, il faut descendre dans la rue, il faut dire merde.», a-t-il déclaré, en référence aux récentes manifestations qui ont émaillé l’Ile de Beauté à la suite de l’agression en prison d’Yvan Colonna.

Invitée de France InfoAnne Hidalgo a regretté que «Jean Castex se réveille un peu tard». La candidate socialiste aurait en effet souhaité que la remise soit appliquée immédiatement et non pas au 1er avril comme annoncé par le Premier ministre. En réponse à la flambée des prix des carburants, Anne Hidalgo prône l’instauration immédiate de la TVA à 5,5% sur les carburants avec un plafonnement à 1,76 € le litre.

«Il y a un côté quand même un peu clientéliste et électoraliste puisqu’on nous explique que quand vous allez payer, vous aurez une petite mention vous expliquant combien le gouvernement vous a fait un cadeau. Pourquoi ne pas confondre bulletin de vote et tickets d’essence ?», a-t-elle taclé. 

Invité de la matinale week-end de RMC, Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, a de son côté estimé que la remise instaurée par le gouvernement n’est pas suffisante. «Le prix du carburant a gagné 60 à 70 centimes par rapport au début de la crise. Une remise de 15 centimes, c’est mieux que rien du tout certes, mais c’est très largement insuffisant et ce n’est pas la bonne méthode. Il faut bloquer les prix à 1,40 euros le litre», a-t-il affirmé.

Même son de cloche chez Fabien Roussel qui juge que la réduction proposée par le gouvernement ne va pas assez loin. Le candidat du Parti communiste propose ainsi de bloquer les prix des carburants à 1,70 euros le litre.




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