La capitale arménienne est le théâtre d’importantes manifestations anti-gouvernementales après la défaite éclair des troupes du Haut-Karabagh face aux forces azerbaïdjanaises. La police a annoncé ce 22 septembre l’arrestation d’au moins 84 personnes.
Pour la troisième journée consécutive, des manifestants antigouvernementaux sont descendus ce 22 septembre dans les rues d’Erevan, la capitale de l’Arménie, afin de protester contre la gestion de la crise du Haut-Karabakh par le gouvernement. Au matin, de petits groupes de manifestants bloquaient des rues de la capitale, menaçant d’entraver la tenue d’une réunion du cabinet du Premier ministre Nikol Pachinian, accusé d’abandonner les Arméniens du Haut-Karabagh.
«Dans la journée, 84 personnes ont été conduites dans les commissariats», a indiqué ce 22 septembre le service de presse de la police arménienne à l’agence russe RIA Novosti. De son côté, l’agence TASS a rapporté à la mi-journée que le fils de l’ex-président arménien Robert Kocharyan avait été interpellé par les «Bérets rouges», les forces spéciales de la police arménienne. Ces derniers l’auraient «sévèrement battu», a twitté l’avocat Alexander Kochubaev. Dans une vidéo, on peut voir Levon Kocharyan aux prises avec des agents des forces de l’ordre.
Les 20 et 21 septembre, déjà, des dizaines de manifestants avaient été arrêtés devant les bureaux du Premier ministre Nikol Pachinian à la suite d’émeutes au cours desquelles des protestataires avaient jeté des bouteilles et des pierres pour tenter de pénétrer de force dans le bâtiment. La police antiémeute avait averti qu’elle prendrait des «mesures spéciales» si les violences se poursuivaient.
Pachinian accusé d’avoir abandonné le Haut-Karabagh
Des manifestants ont également demandé au gouvernement de prendre des mesures pour venir en aide à la population arménienne au Haut-Karabagh et pour l’évacuer vers l’Arménie.
A l’appel de l’opposition, d’importants rassemblements antigouvernementaux ont éclaté à Erevan suite à la victoire éclair de l’armée azerbaïdjanaise sur les forces du Haut-Karabagh, une enclave sécessionniste vis-à-vis de Bakou, majoritairement peuplée d’Arméniens.
Avec le concours de la médiation des soldats russes, les autorités du Karabagh avaient déposé les armes le 20 septembre, après seulement 24 heures de combats. Dès le début de l’offensive de l’armée azerbaïdjanaise, Nikol Pachinian avait fait comprendre que son pays n’interviendrait pas.
Les partis d’opposition, qui réclament la démission du Premier ministre, lui reprochent d’avoir fait trop de concessions à Bakou.
Nikol Pachinian a fait état ce 22 septembre de préparatifs pour accueillir quelque 40 000 familles, soulignant que son objectif principal était de faire en sorte que ses compatriotes «aient la possibilité de vivre dans leurs maisons sans crainte et en sécurité». La veille, lors d’une allocution à la nation, il avait enjoint ses compatriotes à emprunter «le chemin» de la paix.
Haut-Karabagh : le cessez-le-feu se maintient, les pourparlers se poursuivent