L'ex-finaliste de la présidentielle française a demandé ce 24 février, jour anniversaire de l'opération militaire russe en Ukraine, que Paris prenne l'initiative d'une conférence sur la paix pour obtenir une «sortie pacifique et rapide du conflit».
La France «doit prendre l’initiative d’une conférence sur la paix qui permettrait de donner aux belligérants, à leurs malheureuses populations et au monde, la perspective d’une sortie pacifique et rapide du conflit» : c’est l’appel lancé par Marine Le Pen, ce 24 février 2023, un an jour pour jour après le lancement de l’opération militaire russe en Ukraine.
Dans une lettre aux Français diffusée notamment via Twitter, la présidente du RN à l’Assemblée nationale assure que «jamais ces dernières années, le monde n’a eu autant besoin de la France, de sa voix, de la bienveillante autorité de sa diplomatie, de ses capacités d’influence sur les grandes puissances».
Jamais ces dernières années, le monde n’a eu autant besoin de la France
L’ex-candidate à la présidentielle française dit plaider pour «une position indépendante» de la France dans le conflit en Ukraine. Alors qu’elle-même et le Rassemblement national ont été accusés par leurs adversaires politiques d’être trop conciliants avec les autorités russes, Marine Le Pen assure qu’«œuvrer à la paix n’est pas un acte d’allégeance si ce n’est à l’intérêt du monde et à la considération des hommes».
Marine Le Pen rappelle également à cette occasion ses réticences quant aux sanctions européennes anti-russes, «précipitées et quelque peu irréfléchies», notamment «celles sur l’énergie», qui ont plongé selon elle les économies de l’UE «dans des difficultés majeures». L’ex-chef de parti critique également «l’absence de sang-froid» de certains dirigeants européens et le «bellicisme irresponsable» faisant «courir à l’Europe et au monde un risque d’embrasement».
Pour Bardella, pas d’issue au conflit «sans le retrait des troupes russes»
Ces propos de Marine Le Pen ont été diffusés deux jours après la publication par L’Opinion d’une interview du président du RN Jordan Bardella, qui avait été interprété par certains commentateurs comme le signe d’un tournant du parti en faveur de l’Ukraine et de l’OTAN. Tout en exprimant ses réserves sur les livraisons d’armes à Kiev afin d’éviter «l’escalade», Jordan Bardella avait dit regretter une «naïveté collective» à l’égard des ambitions du président russe Vladimir Poutine et réaffirmé «une condamnation très claire, franche et sans aucune retenue» de l’offensive russe en Ukraine. Le leader du parti avait également déclaré qu’aucune issue au conflit ne serait possible «sans le retrait des troupes russes et sans le retour à une souveraineté pleine et entière de l’Ukraine».
Pour rappel, la Russie a lancé le 24 février 2022 une «opération militaire spéciale» en Ukraine. Les alliés occidentaux de Kiev – dont la France – considèrent celle-ci comme une guerre d’invasion ne répondant à aucune provocation de la part de Kiev et, partant, ont multiplié les sanctions économiques anti-russes et les livraisons d’armements à Kiev. Moscou, de son côté, a invoqué la nécessité de protéger les populations du Donbass, les autorités locales étant en conflit avec le pouvoir central ukrainien depuis 2014. Les autorités russes ont également dit vouloir «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine et ont dénoncé la menace pour leur territoire que représente, selon elles, l’expansion vers l’est de l’OTAN.
RN : Bardella défend le retour à une «souveraineté pleine et entière de l’Ukraine» et blâme Poutine