Le patron de l'Alliance atlantique a réaffirmé le soutien militaire de celle-ci à Kiev, pour un temps potentiellement long. Depuis le lancement de son opération en Ukraine, la Russie dénonce quant à elle l'implication de l'OTAN dans ce conflit.
«Nous devons être préparés pour le long terme, cela peut durer de très nombreuses années» : c’est l’une des déclarations sur le conflit en Ukraine du secrétaire général de l’OTAN, le Norvégien Jens Stoltenberg, dans un entretien avec l’AFP publié ce 16 février.
Nous devons être préparés pour le long terme, cela peut durer de très nombreuses années
L’Alliance atlantique entend maintenir son soutien militaire à Kiev, près d’un an après le déclenchement de l’«opération militaire spéciale russe», que les Occidentaux considèrent comme une guerre d’invasion illégitime. Les 30 pays membres de l’OTAN restent plus déterminés que jamais à faire en sorte que l’Ukraine finisse par l’emporter, a assuré Jens Stoltenberg à l’agence de presse française, précisant : «Nous sommes là pour nous assurer que l’Ukraine gagne cette guerre et pour lui fournir des armes, des munitions et le soutien dont elle a besoin.»
«Si le président Poutine gagne en Ukraine, ce sera une tragédie pour les Ukrainiens. Mais ce sera aussi dangereux pour nous tous, car lui et les autres dirigeants autoritaires seront convaincus que lorsqu’ils utilisent la force militaire, ils peuvent atteindre leurs objectifs», a encore argumenté le patron de l’organisation militaire menée par les Etats-Unis.
La Russie dénonce la «guerre hybride» menée contre elle par l’OTAN
Pour rappel, la Russie a déclenché son opération militaire en invoquant la nécessité de protéger les populations du Donbass, les autorités locales étant en guerre avec le pouvoir central ukrainien depuis 2014. Le président russe Vladimir Poutine avait également évoqué la nécessité de réagir à l’expansion de l’OTAN vers l’est, qui représentait selon lui une menace pour la sécurité de la Russie : «Aujourd’hui même, alors que l’OTAN s’étend vers l’est, la situation pour notre pays se dégrade et devient chaque année plus dangereuse. En outre, ces derniers jours, les dirigeants de l’OTAN ont explicitement évoqué la nécessité d’accélérer, de forcer l’avancée des infrastructures de l’Alliance vers les frontières de la Russie», avait déclaré le chef d’Etat dans son discours du 24 février 2022.
Par la suite, les autorités russes ont maintes fois mis en garde contre une implication de pays étrangers dans le conflit en Ukraine, notamment via les livraisons d’équipements militaires, lesquelles, selon Moscou, entraînent un risque d’escalade. Le 31 janvier dernier encore, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait accusé l’OTAN d’être impliqué directement dans une «guerre hybride» contre la Russie : «Quoi qu’en disent nos partenaires occidentaux, quels que soient leurs efforts pour justifier qu’ils couvrent l’Ukraine d’armes, y compris les slogans bien connus sur la voie de la paix qui passe par les livraisons d’armements, tout le monde comprend parfaitement tout. Que l’OTAN est depuis longtemps impliquée directement dans une guerre hybride contre la Russie, qui se reflète dans les actions “chaudes” du régime de Kiev», avait-il dénoncé, en référence notamment aux livraisons d’armes toujours plus lourdes des Occidentaux à Kiev.
Nord Stream : Maria Zakharova fustige l’attentisme des Occidentaux à désigner le vrai saboteur