Un collectif de boulangers protestant a saisi le Conseil d’Etat pour que le bouclier tarifaire, qui limite la hausse des prix de l'électricité à 15% pour certains, soit étendu à tous les boulangers.
L’Union des artisans boulangers indépendants, créée récemment par neuf boulangers à travers la France pour «alerter les pouvoirs publics et obtenir une aide concrète du gouvernement» afin de faire face à la hausse des prix de l’électricité, a saisi le Conseil d’Etat afin que le bouclier tarifaire, qui limite la hausse à 15% pour certains, soit étendu à tous les boulangers : c’est ce qu’a fait savoir l’avocat de ce collectif, ce 1er mars dans un communiqué.
Les boulangers, dont l’activité est énergo-intensive, sont particulièrement mobilisés et certains avaient déjà manifesté fin janvier pour demander plus d’aides au gouvernement, après des semaines de réunions et d’interpellations.
«Depuis 2020, les artisans-boulangers doivent faire face coup sur coup à la pandémie de Covid-19 qui a entraîné une chute spectaculaire de leur chiffre d’affaires en raison du confinement, à une hausse du prix des matières premières (notamment le beurre et le blé) et à une flambée du prix de l’énergie», explique l’Union des artisans boulangers indépendants dans le texte.
Selon lui, les mesures mises en place par le gouvernement ne suffisent pas et créent «une distorsion de concurrence entre les artisans-boulangers consommant moins de 36 kVA, qui peuvent bénéficier du bouclier tarifaire plafonnant la hausse pour 2023 à 15%, et les artisans-boulangers dotés d’une puissance supérieure à 36kVA qui en sont exclus».
Pour les boulangers, le gouvernement a annoncé un «amortisseur électricité» qui bénéficie aux PME ainsi qu’un plafonnement du prix à 280 euros le mégawattheure pour les TPE énergo-intensives. Selon les estimations de l’exécutif, l’amortisseur doit soulager les entrepreneurs de 15 à 20% de leur facture d’électricité, que l’État prend à sa charge.
En revanche pour l’Union des artisans boulangers indépendants, sa mise en place est «d’une complexité telle que même les fournisseurs d’électricité ne savent pas comment l’utiliser» et les bénéficiaires doivent tout de même avancer les frais «sans être certain de recevoir un jour l’aide promise». Les boulangers craignent ainsi des fermetures temporaires, des licenciements et par conséquent une moindre couverture de certains territoires, face à la concurrence de la grande distribution. L’avocat du collectif, Christophe Lèguevaques, indique avoir déposé un référé-liberté dans le but d’étendre à tous les artisans-boulangers le bénéfice du «bouclier tarifaire».
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