La gendarmerie a procédé à une perquisition dans l'usine de Buitoni à Caudry (Nord), à la suite d'un arrêté préfectoral interdisant la production après plusieurs contaminations par E.coli. Une perquisition a également eu lieu au siège de Nestlé.
Des perquisitions étaient menées le 13 avril dans l’usine Buitoni de Caudry (Nord), où sont produites les pizzas surgelées Fraich’Up soupçonnées d’avoir causé des cas graves de contamination d’enfants par la bactérie Escherichia coli, et au siège de Nestlé dans les Hauts-de-Seine, ont indiqué plusieurs sources à l’AFP.
A Caudry, la perquisition est en cours depuis la matinée, sous la responsabilité du parquet de Paris qui a ouvert une enquête, notamment pour «homicides involontaires», «tromperie» et «mise en danger d’autrui», a précisé la gendarmerie, confirmant une information du quotidien La Voix du Nord. Le parquet de Paris, qui a ouvert son enquête le 22 mars et l’a confiée au pôle de santé publique, a confirmé à l’AFP que l’opération était en cours.
La perquisition visant l’usine du groupe Nestlé est menée, selon la gendarmerie, par des gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp). Le parquet de Paris a également confirmé l’information de Franceinfo selon laquelle des perquisitions étaient en cours au siège social de Nestlé, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
Le préfet du Nord avait interdit par un arrêté préfectoral le 1er avril la production de pizzas au sein de l’usine de Caudry, suite «à deux inspections d’hygiène approfondies» menées les 22 et 29 mars par des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Nord et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Ces inspections «ont mis en évidence un niveau dégradé de la maîtrise de l’hygiène alimentaire», précisait l’arrêté. Elles ont notamment pointé «la présence de rongeurs et l’absence de moyens de protection contre l’entrée des nuisibles et de lutte contre les nuisibles efficaces et adaptés à une activité alimentaire», ainsi que le «manque d’entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage». Ces anomalies «constituent une source importante de contamination microbiologique, physique ou chimique des denrées alimentaires manipulées dans l’établissement, qui dès lors présentent ou sont susceptibles de présenter un danger pour la santé des consommateurs», selon l’arrêté.
Buitoni avait alors indiqué «coopérer étroitement avec les autorités dans le cadre de leur enquête» pour déterminer la provenance de la bactérie Escherichia coli et travailler «sur un plan d’action et des mesures appropriées suite à cet arrêté préfectoral».
La France connaît depuis fin février une recrudescence de cas d’insuffisance rénale chez des enfants liés à une contamination par E. coli. Les autorités sanitaires avaient annoncé fin mars avoir établi un lien entre la consommation de pizzas produites à Caudry et plusieurs cas graves de contamination, alors que des dizaines d’enfants français sont tombés malades et deux en sont morts.
Bactérie E. coli et pizzas Buitoni : une enquête pour «homicides involontaires» ouverte