Dans la nuit du 26 au 27 janvier, la CGT-Energie a baissé la production électrique à la centrale de Paluel en Seine-Maritime. Les grévistes mènent également des actions «Robin des Bois» partout en France pour rendre gratuit l'électricité et le gaz.
La mobilisation dans le secteur de l’énergie contre le projet gouvernemental de réforme des retraites se poursuivait le 27 janvier, après de nouvelles baisses de production électrique dans la nuit de la part d’agents grévistes EDF de la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime).
Ces baisses de production, strictement encadrées par le gestionnaire des lignes à haute tension RTE, sont normalement sans effet pour le grand public et affectent surtout les finances de l’entreprise.
«Cette nuit, il y a eu une baisse de production à la centrale de Paluel», a indiqué à l’AFP la CGT-Energie. Cette action, qui a touché les tranches (unités de production) 3 et 4 de la centrale a occasionné une baisse de production de quelque 940 MWh et semblait terminée en début de matinée, selon les messages diffusés sur le site internet d’EDF.
Des grèves reconductibles
Les salariés du secteur de l’énergie se sont mobilisés durant toute la journée du 26 janvier dans les centrales électriques, les raffineries, les ports et les docks, pour un tour de chauffe avant la journée nationale d’action interprofessionnelle du 31 janvier contre la réforme des retraites.
Les salariés de TotalEnergies, qui avaient posé un préavis pour deux jours, ont finalement suspendu leur mouvement dans la soirée du 26 janvier, afin de se préserver et de préparer le terrain pour la journée du 31 qui touchera tous les secteurs : écoles, fonctionnaires, transports, services…, à l’appel de tous les syndicats.
L’un d’entre eux, l’UNSA, a recensé plus de 200 lieux de rassemblements, autant que pour la journée du 19. Les agents de l’électricité et du gaz sont pour leur part en grève reconductible et pourraient mener de nouvelles actions le 27 janvier.
Le 26 janvier, outre des baisses de production électrique et des barrages filtrants à l’entrée de certaines centrales, ils ont mené une foule d’actions dites «Robin des Bois» selon la CGT, pour «intensifier le rapport de force».
De Lille à Marseille, partout en France, ils ont «placé en gratuité d’électricité ou de gaz» écoles, HLM et hôpitaux, accordé des tarifs réduits aux petits commerces, et rétabli le courant pour des usagers qui en avaient été privés. Interrogée sur ces opérations, menées en parallèle de coupures ciblées d’électricité, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher s’est montrée très critique. «Je dirais que c’est poche droite, poche gauche, c’est une initiative qui à la fin revient à faire payer le contribuable», a déclaré la ministre sur France 2, dans la matinée du 27 janvier, contestant la «générosité» de l’initiative.
La Fédération nationale des ports et docks de la CGT a aussi fait état dans un communiqué d’une «forte mobilisation des travailleurs dans quasi tous les ports français, avec souvent 100% de grévistes et des ports totalement arrêtés».
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