Au lendemain de nouveaux combats présentés par l'Ukraine comme les prémices de sa contre-offensive, le président serbe Aleksandar Vucic alerte sur un risque de surenchère.
«Je suis très inquiet pour la situation en Ukraine car je crains qu’il faille s’attendre à une escalade», a confié le 12 juin le président serbe Aleksandar Vucic à la chaîne Happy TV. «Les Ukrainiens viennent à peine d’engager leur contre-offensive et elle va encore monter en puissance. La réponse russe ne sera certainement pas faible non plus, si toutefois leurs forces le leur permettent», a-t-il ajouté.
Aleksandar Vucic a regretté que, depuis le début du conflit en Ukraine, les pays occidentaux n’aient eu de cesse d’exercer des pressions sur la Serbie pour qu’elle applique des sanctions envers la Russie. Selon lui, la fébrilité générale a été accentuée par la destruction, par les forces de Moscou, d’armements fournis à Kiev par les Occidentaux.
«Avec assurance, force, fermeté et responsabilité, nous nous tenons à notre position, telle que nous l’avions définie dès le troisième jour du conflit il y a un an et quatre mois, en nous abstenant de faire allégeance à quiconque», a affirmé Alexandar Vucic, en réponse aux questions sur son refus de se joindre aux sanctions. Le 25 février 2022, lors d’une allocution télévisée, le président serbe avait en effet déclaré qu’il soutenait la souveraineté territoriale de l’Ukraine mais qu’il n’imposerait pas de sanctions en vertu de la préservation des intérêts de son pays.
Armé par l’Occident, Kiev affirme que son offensive «progresse»
Le 9 juin, Vladimir Poutine a annoncé que la contre-offensive ukrainienne attendue depuis de nombreux mois avait débuté. Le président russe affirmait alors que les assauts ukrainiens avaient jusque-là été repoussés avec succès, occasionnant un nombre de pertes dans les rangs de l’armée de Kiev bien supérieur à l’ordinaire.
Le lendemain, lors d’une conférence de presse conjointe à Kiev avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le président ukrainien a déclaré que «des actions de contre-offensive» et «défensives» étaient en cours actuellement en Ukraine. «Je ne donnerai pas de détails sur leur stade d’avancement», a-t-il affirmé aux journalistes qui l’interrogeaient sur les propos de son homologue russe.
Le 11 juin, l’Ukraine a revendiqué la prise de plusieurs localités. Selon le président Zelensky, cette offensive est «difficile», mais elle «progresse». L’armée russe affirme, quant à elle, qu’elle a infligé de très lourdes pertes aux Ukrainiens. Plusieurs vidéos circulent sur les réseaux sociaux, où l’on peut apercevoir des blindés occidentaux, fournis aux forces de Kiev, détruits.
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