Séoul a ordonné ce 5 janvier l'évacuation des habitants de deux iles, situées près de la Corée du Nord, Pyongyang ayant effectué des tirs d'artillerie au large de sa côte ouest. Cet incident survient dans la foulée de manœuvres des armées sud-coréenne et américaine, impliquant des exercices de tir, près de la frontière nord-coréenne.
L’escalade se poursuit à la frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Ce 5 janvier, l’armée sud-coréenne a mené des exercices à munitions réelles sur l’île de Yeonpyong, selon l’agence Yonhap. Quelques heures plus tôt, les autorités sud-coréennes avaient ordonné l’évacuation des îles de Yeonpyeong et de Baengnyeong après des tirs d’artillerie nord-coréens en mer.
«Nous avons annoncé l’évacuation après avoir reçu un appel d’une unité militaire disant qu’elle menait une frappe maritime sur l’île de Yeongpyeong en raison d’une provocation nord-coréenne», avait déclaré à Yonhap ce 5 janvier un responsable. «L’armée nord-coréenne a effectué plus de 200 tirs aujourd’hui entre 9h00 et 11h (12h et 2h GMT) dans les zones de Jangsan-got dans le nord de l’île de Baengnyeong et dans le nord […] de l’île de Yeonpyeong», a déclaré un responsable du ministère de la Défense.
Des responsables locaux ont déclaré à l’AFP que les habitants de ces deux îles frontalières sud-coréennes, situées en mer Jaune, avaient été priés d’évacuer. Les autorités de l’île de Yeonpyeong ont ainsi déclaré à l’agence française que l’ordre d’évacuation avait été émis à titre de «mesure préventive». Fin novembre 2010, l’île de Yeonpyeong avait été frappée par des tirs d’artillerie nord-coréens, faisant quatre morts, dont deux civils. L’armée nord-coréenne avait de son côté déclaré qu’il s’agissait d’une réponse à «une provocation militaire» sud-coréenne après le tir «de dizaines d’obus à l’intérieur des eaux territoriales» de la Corée du Nord.
Succession de manœuvres militaires à la frontière
Le 4 janvier, l’armée sud-coréenne avait annoncé la fin d’exercices conjoints avec l’armée américaine. Des manœuvres militaires débutées le 29 décembre à Pocheon, une ville située à une trentaine de kilomètres de la frontière nord-coréenne, et qui impliquait des exercices de tir réels. Pyongyang avait dénoncé des «manœuvres de guerre imprudentes».
Dans la foulée des tirs nord-coréens de ce 5 janvier, la Corée du Sud a dénoncé un «acte de provocation», pressant Pyongyang d’y mettre un terme et prévenant qu’elle répondrait par des mesures «appropriées». «Nous avertissons sévèrement que la Corée du Nord porte l’entière responsabilité de cette escalade de la crise et nous l’exhortons à cesser immédiatement ces actions», a déclaré le porte-parole de l’armée sud-coréenne, le colonel Lee Sung-jun, lors d’une conférence de presse. «Notre armée suit et surveille de près la situation en étroite coordination avec les États-Unis», a-t-il ajouté.
Les obus nord-coréens ont atterri dans une zone tampon maritime, relate Yonhap. Une zone définie dans le cadre d’un accord militaire signé en septembre 2018 visant à désamorcer les tensions. Séoul avait partiellement suspendu sa participation à cet accord, fin novembre 2023, pour protester contre le lancement par Pyongyang d’un satellite d’observation militaire. En réponse, la partie nord-coréenne avait déchiré l’accord, fustigeant «l’extrême frénésie de confrontation» de Séoul.
Pyongyang menace Séoul et promet une réponse forte en cas d’exercices conjoints avec Washington