La façade et le perron de la mairie d'Afa, village en périphérie d'Ajaccio, ont été visés par un incendie criminel, assez vite circonscrit, d'après une source judiciaire. Le Parquet national antiterroriste s'est saisi, selon le procureur d'Ajaccio.
Selon des premiers actes d’investigation, la façade et le perron de la mairie d’Afa – un village en périphérique d’Ajaccio – ont été aspergés d’essence avant une mise à feu, a fait savoir une source judiciaire à l’AFP.
«Une bouteille de gaz a été retrouvée jeudi [23 mars] sur les marches noircies», a déclaré le procureur d’Ajaccio Nicolas Septe.
«Un tag GCC [Ghjuventù Clandestina Corsa, organisation clandestine corse pour l’indépendance de l’île], a été découvert sur la façade du bâtiment», a confirmé à l’AFP le procureur. Gendarmes et démineurs se sont rendus sur place dans la matinée.
Un «sentiment de tristesse» primait chez le maire de la commune, Pascal Miniconi. Son premier adjoint, nationaliste, Paul Miniconi, a lui condamné fermement la cible choisie, rappelant que «la mairie est l’outil de tout le monde». Le sigle GCC était apparu pour la première fois le 4 août 2022, sur la façade d’une villa de Bastelicaccia (Corse-du-Sud) ciblée par un incendie criminel.
Les attaques contre des résidences secondaires se sont multipliées en Corse ces derniers mois. Le 21 mars, premier anniversaire de la mort d’Yvan Colonna, décédé des suites de son agression en prison où il purgeait une peine à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 à Ajaccio, le Front de libération nationale corse (FLNC), mouvement indépendantiste clandestin, avait revendiqué 17 attentats, dans un communiqué, et dénoncé une nouvelle fois la politique de l’Etat dans l’île.
Début février, c’est Ghjuventu Clandestina Corsa, en annonçant sa création, qui avait revendiqué 17 autres actions contre des résidences secondaires, des immeubles en construction, des entreprises du bâtiment et des établissements touristiques.
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