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Corse : une manifestation en hommage à Yvan Colonna émaillée par des heurts

La manifestation en hommage à Yvan Colonna à Ajaccio a été marquées par des heurts entre protestataires et forces de l'ordre. Selon les pompiers, 15 personnes ont été blessés et plusieurs véhicules incendiés.

De nouveaux incidents ont éclaté le 3 avril lors d’une manifestation en hommage au militant indépendantiste corse se déroulant à Ajaccio.

Plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées dans le chef-lieu de la Corse pour saluer la mémoire de d’Yvan Colonna. A 15h, les protestataires, derrière deux banderoles «Etat français assassin» en langue corse, se sont mis en marche vers la préfecture. Alors que le cortège arrivait à son point final, plusieurs incidents ont éclaté devant le bâtiment préfectoral.

Face aux risques de débordements, un imposant dispositif de sécurité avait été déployé dans la ville d’Ajaccio, notamment devant la préfecture ou le palais de justice, qui avait été la cible des manifestants le 9 mars. 

Comme on peut le voir sur les images tournées par les équipes de France 3 Corse, la préfecture était enveloppée d’une épaisse fumée. 

Selon le journal local Corse-Matin, les manifestants ont jeté des cocktails molotov et des bombes agricoles sur les forces de police déployées pour l’occasion. Celles-ci ont répliqué en usant de lances à incendie et des gaz lacrymogènes pour repousser les protestataires.

D’après les chiffres communiqués par les pompiers d’Ajaccio et repris par France 3 Corse, 15 manifestants ont été blessés lors des affrontements dont trois sérieusement sans qu’aucun pronostic vital ne soit engagé. Cinq véhicules ont aussi été incendiés.

Une tension persistante  

Le collectif de partis et de syndicats nationalistes avait appelé, le 30 mars, «l’ensemble du peuple corse» à descendre dans la rue, afin de «rappeler à l’Etat nos trois revendications : justice et vérité pour Yvan, liberté pour tous les patriotes et reconnaissance du peuple corse». Après les premières manifestations violentes suites à l’agression du militant indépendantiste par un détenu islamiste, les rassemblements organisés après sa mort avaient eu lieu dans le calme, avant que des heurts se produisent à Bastia dans la soirée du 28 mars.

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, Yvan Colonna a été très violemment agressé le 2 mars par un codétenu à la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône). Il est décédé le 21 mars. 

L’auteur de l’agression aurait agi contre «ce qu’il considérait comme des blasphèmes» proférées ces derniers mois par Yvan Colonna. Le 6 mars, à l’issue de la garde à vue de son agresseur, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard avait annoncé qu’une information judiciaire pour «tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste» allait être ouverte. La famille de l’indépendantiste corse a annoncé se constituer partie civile et réclame que «l’enquête mette en lumière les multiples dysfonctionnements administratifs».




La Corse sera indépendante, estime Yvan Colonna dans une vidéo tournée avant sa mort


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