Après les multiples réactions occidentales provoquées par l'annonce de la première exécution d'un individu impliqué dans le mouvement de contestation en Iran, Téhéran a fait savoir que la sécurité publique était «une ligne rouge».
Le ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé ce 9 décembre que son pays faisait preuve de «la plus grande retenue face aux émeutes» en réponse aux réactions indignées de pays occidentaux après la première exécution d’un homme impliqué dans le mouvement de contestation. Et pour cause, les Etats-Unis ont dénoncé la veille «une escalade sinistre» et affirmé que le pouvoir iranien aurait à rendre des comptes ; pour sa part, Berlin a estimé que «le mépris du régime iranien pour l’humanité [était] sans limite». Le Royaume-Uni s’est quant à lui dit «scandalisé» et Rome a jugé que la «répression inacceptable de la part des autorités iraniennes ne [pouvait] laisser indifférente la communauté internationale».
L’Iran est le théâtre de manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique prévoyant notamment le port du voile pour les femmes. Depuis, le procureur général iranien a annoncé le 3 décembre l’abolition de cette la police des mœurs.
Les autorités, qui dénoncent des «émeutes», ont fait état de plus de 200 morts et arrêté des milliers de personnes, parmi lesquelles 11 ont été condamnées à la peine capitale.
Un homme de 23 ans exécuté pour son rôle dans les manifestations
Pour la première fois le 8 décembre, un homme de 23 ans condamné à mort pour son implication dans les manifestations a été pendu, suscitant un tollé à l’étranger. Des ONG ont mis en garde contre de nouvelles exécutions prochainement.
«L”Iran a fait preuve de la plus grande retenue», a affirmé le ministère dans un communiqué publié le soir-même.
Au lieu de proférer des mensonges aux motivations politiques, l’Occident devrait cesser d’héberger, de soutenir et d’encourager les terroristes
«Contrairement à de nombreux régimes occidentaux qui répriment violemment même les manifestants pacifiques, l’Iran a utilisé des méthodes anti-émeutes mesurées […] Il en va de même pour le processus judiciaire basé sur […] l’équité», y est-il encore écrit.
Dénonçant des «agressions armées» et «actes de vandalisme», le ministère a en outre souligné que la sécurité publique était «une ligne rouge».
«Au lieu de proférer des mensonges aux motivations politiques, l’Occident devrait cesser d’héberger, de soutenir et d’encourager les terroristes», a ajouté le ministère.
Téhéran a accusé à plusieurs reprises les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux d’être les instigateurs de ce mouvement de protestation sans précédent, qualifiant de «terroristes» des opposants iraniens réfugiés dans ces pays.
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