Olivier Faure, qui affirme avoir remporté le scrutin pour la direction du Parti socialiste, estime que «l'heure n'est ni à un nouveau vote, ni à des conciliabules infinis», dans un courrier adressé aux adhérents du PS dont l'AFP a eu copie.
Le député du Parti socialiste (PS) Olivier Faure a envoyé un courrier (obtenu par l’AFP ce 26 janvier) aux adhérents pour confirmer qu’aucun nouveau vote ne serait réalisé pour désigner un nouveau premier secrétaire.
«Je partage votre colère face à cette crise qui nous met en danger au moment où nous remontions la pente», écrit le premier secrétaire sortant, dans une lettre envoyée deux jours avant un Congrès à Marseille et alors que son rival, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, conteste sa victoire.
«J’entends votre profond dégoût quand le parti est présenté comme un monde de fraude et d’irrégularités», a ajouté Olivier Faure, en référence aux accusations de Nicolas Mayer-Rossignol.
Le vote des adhérents s’est tenu le 19 janvier, et une commission de récolement, réunie les 21 et 22 janvier, a donné Olivier Faure en tête avec 51,09%. Mais le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol conteste ce résultat et demande un recomptage.
«J’ai conscience d’avoir obtenu une victoire claire mais étroite», explique Olivier Faure, qui assure avoir «entendu les craintes, les doutes, les attentes» des adhérents.
Pour «mettre plus de collégialité au cœur de la direction», il affirme avoir proposé à Nicolas Mayer-Rossignol et Hélène Geoffroy, la troisième candidate qui n’avait pu se maintenir et a choisi de soutenir le maire de Rouen, «d’être premiers secrétaires adjoints», aux côtés de Johanna Rolland, la maire de Nantes, à qui il avait promis le poste en cas de victoire.
Mais «l’heure n’est ni à un nouveau vote, ni à des conciliabules infinis», insiste Olivier Faure, soulignant qu’il refusera «tout ce qui viendra affaiblir [le Parti socialiste] ou entretenir la confusion».
Hidalgo juge la situation «catastrophique»
«Les irrégularités ont toutes été examinées et prises en compte dans le résultat final, entendre parler de “prison” à ce sujet est insupportable autant qu’inacceptable», insiste-t-il. Une critique aux propos de Nicolas Mayer-Rossignol, qui a estimé le 24 janvier, que si en tant que maire, il avait organisé un scrutin de la manière dont le PS a organisé le vote des adhérents, «on serait tous en prison».
«Je suis le premier secrétaire que vous avez choisi», écrit encore Olivier Faure, «ouvert à une animation collégiale», mais qui n’acceptera «pas d’installer l’impuissance à notre tête, avec un quarteron de quatre premiers secrétaires» de plein exercice, refusant ainsi la proposition de son rival.
Sur France 2, l’ex-candidate à la présidentielle Anne Hidalgo, qui soutient Nicolas Mayer-Rossignol, juge la situation au PS «catastrophique». «Une semaine après le vote, on est infoutus d’attester des résultats. Les autoproclamations, ça ne marche pas», a-t-elle insisté, appelant soit à une «direction collégiale» soit à «revoter».
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