S'adressant aux Français au sujet de la crise énergétique, le président français a estimé que son pays était «en guerre», accusant Moscou d'utiliser l'énergie comme moyen de pression. La Russie, de son côté, dénonce les conséquences des sanctions.
Au cours d’une prise de parole consacrée ce lundi 5 septembre à la crise énergétique, Emmanuel Macron a souligné que la France était selon lui «en guerre», accusant Moscou d’utiliser l’énergie pour faire pression sur les Occidentaux, alliés de Kiev, dans ce conflit.
«Nous sommes en guerre, c’est un état de fait. L’énergie fait partie des instruments de guerre utilisés par la Russie, et donc nous devons absolument nous mettre en situation de produire plus vite des sources alternatives d’électricité», a ainsi lancé le président de la République.
Dans son discours, le chef de l’Etat avait par ailleurs appelé les Français à la «sobriété» énergétique, sous la menace d’un rationnement, ce qui lui a valu de nombreuses critiques de l’opposition, à droite comme à gauche.
La France et la plupart des pays européens ont multiplié les sanctions économiques contre la Russie depuis l’offensive lancée par celle-ci en Ukraine fin février. Cette politique a ainsi donné lieu à des déclarations emportées, Bruno Le Maire déclarant par exemple le 1er mars : «Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe.»
«Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie», avait encore affirmé le ministre de l’Economie, avant de revenir un peu plus tard sur ses propos, évoquant un terme «inapproprié».
Entre temps, l’ancien président russe Dmitri Medvedev s’était fendu d’une mise en garde sans ambages : «Faites attention à votre discours, messieurs ! Et n’oubliez pas que les guerres économiques dans l’histoire de l’humanité se sont souvent transformées en guerres réelles.»
Crise énergétique : la faute à la guerre… ou aux sanctions ?
Les membres de l’Union européenne, très dépendants du gaz russe, accusent régulièrement Moscou de se servir du gaz comme d’un moyen de pression, en réduisant à plusieurs reprises les livraisons de gaz vers l’Ouest.
Mais de son côté, la Russie fait valoir que les incidents de livraison sont le fait des sanctions occidentales. Parmi les derniers épisodes en date, Gazprom a récemment annoncé que le gazoduc Nord Stream, vital pour les livraisons en Europe, serait «complètement» à l’arrêt jusqu’à la réparation d’une turbine, alors qu’il devait reprendre du service le 3 septembre après une opération de maintenance. En cause, selon le groupe russe : les sanctions qui empêcheraient la restitution d’une turbine Siemens, envoyée au Canada pour être réparée.
L’Allemagne, où se trouve actuellement la turbine, assure de son côté que c’est Moscou qui bloque le retour de cette pièce-clé.
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