Plusieurs voix écologistes, comme Sandrine Rousseau ou Réseau action climat, appellent les Français à limiter leur consommation d'énergie pour faire face à la flambée des prix, notamment en baissant le chauffage ou leur vitesse sur l'autoroute.
L’idée de rouler moins vite sur l’autoroute afin d’économiser du carburant et d’amortir la hausse des prix du pétrole, surtout depuis le conflit en Ukraine, est une idée qui fait son chemin chez certaines figures écologistes. Elle a notamment été soulevée par Anne Bringault, coordinatrice des programmes au Réseau action climat, lors d’un entretien sur RTL le 9 mars.
🗣️ "Rouler à 110 km/h au lieu de 130 et en baissant de 10% les kilomètres parcourus chaque année nous permettrait de nous passer du pétrole russe", assure @AnneBringault coordinatrice des programmes au Réseau Action Climat#RTLMatin#Ukraine#Russiepic.twitter.com/ZbY5ZOOP6x
— RTL France (@RTLFrance) March 9, 2022
«Actuellement le gaz et le pétrole russes, c’est 15% du PIB russe », a-t-elle relevée, arguant qu’il s’agit de «milliards qui vont financer la guerre». Désireuse de «couper les vivres de M. Poutine», Anne Bringault a estimé également que cet objectif se recoupait avec la lutte contre le dérèglement climatique lié à la consommation des énergies fossiles.
«Pour ça, il faut vraiment réduire notre consommation d’énergie, c’est le premier levier», a-t-elle poursuivi, avant d’ajouter que des «mesures anti-gaspi» avaient été prises lors du premier choc pétrolier dans les années 1970. Egrenant diverses hypothèses comme baisser le chauffage domestique «de 1 degré» pour économiser 8% de la consommation, Anne Bringault a surtout évoqué la réduction de la vitesse sur l’autoroute. «Si on roule à 110 km/h sur l’autoroute, et qu’on diminue de 10% les kilomètres qu’on fait chaque année, on va pouvoir se passer du pétrole russe», a-t-elle ainsi affirmé.
Une proposition qui n’est pas neuve, puisqu’avant le premier choc pétrolier, la vitesse sur les autoroutes françaises était en effet illimitée. La limitation à 130km/heure était l’une des «mesures anti-gaspi» mises en œuvre par le gouvernement le 9 novembre 1974, dispositif sans rapport avec la sécurité routière et par ailleurs présenté à l’époque comme… provisoire.
Sandrine Rousseau a également évoqué l’idée de baisser le chauffage pour être moins dépendant du gaz russe, à la différence qu’elle ambitionne une baisse de 2 degrés. Intervenant dans l’émission des Grandes gueules sur RMC le 9 mars, l’ancienne conseillère de Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts), a estimé que le nucléaire n’était pas une alternative aux énergies fossiles, même pour se passer du pétrole et du gaz russe. Un projet ambitieux dans la mesure où l’Europe importe 40% de son gaz depuis la Russie.
🚨 "Il faut se passer du gaz russe"
➡️ @sandrousseau prend position et liste ses deux solutions pour s'abstenir du gaz russe 👇#GGRMCpic.twitter.com/p7SMEsygSO
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) March 9, 2022
Interrogée précisément sur les moyens à mettre en œuvre malgré la dépendance énergétique du gaz russe, Sandrine Rousseau a estimé qu’il fallait en premier lieu «demander un effort à la population». Sandrine Rousseau a à ce titre estimé qu’en diminuant «de 2 degrés nos niveaux de chauffage», il serait possible d’économiser les réserves jusqu’à la fin de l’été, ajoutant : «on verra pour la saison prochaine».
En second lieu, elle a estimé qu’il fallait «une sorte d’effort de guerre français sur l’isolation des logements et l’efficacité énergétique dans les entreprises ». Une position qui n’est pas sans évoquer, dans une certaine mesure, celle de Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie avait en effet appelé les Français à «faire un effort» sur leur consommation d’énergie, lors d’un entretien sur BFMTV le 7 mars. Ce dernier a de plus affirmé que la crise énergétique actuelle était «comparable» au choc pétrolier de 1973.
Par ailleurs, l’Union européenne réfléchit à s’aligner sur l’embargo imposé par les Etats-Unis sur les énergies fossiles russes, mais sans sacrifier son unité. Paris a ainsi demandé à Washington d’agir en «coordination» avec ses partenaires.
La crise énergétique actuelle est «comparable» au choc pétrolier de 1973, avertit Bruno Le Maire