Les chiffres de l’économie française ne sont pas au beau fixe. L’Insee a évoqué une croissance de 0,9% en 2023 alors que l’inflation flirtait avec les 5%. Un début d’année compliqué pour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, mais aussi pour les parlementaires, critiqués pour avoir augmenté leur salaire dans un contexte inflationniste.
«C’est un ralentissement assez fort sur la fin de l’année dernière» : interrogé sur les ondes de France Inter quant aux derniers chiffres de l’économie française, le directeur général de l’Insee Jean-Luc Tavernier n’a pas mâché ses mots. Outre la faible croissance pour l’ensemble de l’exercice 2023, la France a connu une fin d’année compliquée avec une croissance nulle sur les trois derniers mois de l’année, dans un contexte économique de ralentissement des exportations et de la demande intérieure.
Jean-Luc Tavernier, directeur général de l’Insee, a décrypté dans la matinale de France inter le travail de l’Insee.
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Les chiffres peuvent inquiéter, après les 2,5% de croissance de 2022 et les 6,8% de 2021, qui avaient compensé la récession record de 8% en 2020. Avec un ralentissement net en 2023 et une croissance à 0,9%, la France va devoir compenser en 2024 avec le ralentissement subi lors de l’exercice précédent.
Le ministère de l’Économie prévoyait en septembre 2023 une progression du PIB de 1,4% pour 2024, à la baisse par rapport à ses estimations précédentes (1,6%) , prévision qui pourrait faire l’objet de nouveaux ajustements.
Du côté de l’inflation, elle s’est portée à 4,9% en 2023, contre 5,2% en 2022, après seulement 1,6% en 2021. Les chiffres de l’Insee de début janvier semblent faire état d’une tendance baissière en la matière, comme en atteste le mois de décembre avec des prix légèrement repartis à la hausse à 3,7% sur un an après 3,5% en novembre. Une hausse moins forte qui rime cependant toujours avec hausse des prix pour les consommateurs.
Ruffin dénonce l’augmentation des salaires des députés
Dans ce contexte de hausse de l’inflation, certains ont dénoncé les hausses de frais de mandats que se sont octroyés des parlementaires. Ainsi, l’économiste Maxime Combes a dénoncé le 29 janvier sur les réseaux sociaux : «Ils ont refusé d’indexer salaires et aides sociales sur l’inflation. Ce jeudi 1er février, nous allons tous payer notre électricité 10% plus chère. Entre les deux, les sénateurs se sont augmentés en catimini d’un demi-SMIC. “Pour compenser l’inflation”.»
Le 25 janvier sur BFMTV, le député François Ruffin dénonçait lui aussi une «Assemblée qui refuse l’indexation des salaires sur l’inflation» alors que «les députés se permettent une augmentation de leur budget à eux».
En 2023, ils ont refusé d’indexer salaires & aides sociales sur l’inflation.
Ce jeudi 1er fev. nous allons tous payer notre électricité 10% plus chère.
Entre les deux, les sénateurs se sont augmentés en catimini d’un demi-SMIC. « Pour compenser l’inflation ».
Ben voyons. pic.twitter.com/ziB8OZuECf— Maxime Combes (@MaximCombes) January 29, 2024
Enfin, concernant le déficit budgétaire de l’État, il devrait être de 173,3 milliards d’euros pour l’année 2023, comme l’a annoncé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire en Conseil des ministres le 24 janvier. Ce dernier s’est cependant voulu rassurant : «Les efforts de maîtrise du déficit du budget de l’État seront poursuivis au cours de l’année 2024», a-t-il ainsi affirmé. Ce chiffre est toutefois largement supérieur à l’année 2022 et ses 124,9 milliards de déficit.
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