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Pakistan : deux attentats font 24 morts et des dizaines de blessés la veille des élections

Alors que doivent débuter le 8 février les élections législatives et provinciales, le Pakistan a été touché ce 7 février par deux attentats, respectivement dans la province du Baloutchistan et à Killa Saifullah, faisant 24 morts et une trentaine de blessés.

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Au moins 24 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées ce 7 février dans le sud-ouest du Pakistan, dans deux explosions causées par des engins piégés près des bureaux de candidats aux élections législatives et provinciales qui doivent débuter le 8 février.

«L’objectif des explosions d’aujourd’hui était de saboter l’élection», a déclaré Jan Achakzai, le ministre de l’Information de la province du Baloutchistan, lieu des deux attentats. Malgré ces attaques, «l’élection aura lieu demain. Les gens au Baloutchistan iront voter demain sans aucune peur», a-t-il affirmé.

La première explosion s’est produite près du bureau d’un candidat indépendant aux élections provinciales dans le district de Pishin, à environ 50 kilomètres au nord de Quetta, la capitale de la province. Cette explosion a fait 12 morts et 25 blessés.

Le second engin piégé a explosé «près du bureau électoral du candidat local de la JUI-F» (Jamiat Ulema-e-Islam-F) sur le marché principal de la ville de Killa Saifullah, à environ 150 kilomètres au nord-est de Quetta, faisant au moins 12 morts, selon Jan Achakzai.

Le Baloutchistan, province riche en hydrocarbures et en minerais, frontalière de l’Afghanistan et de l’Iran, est depuis longtemps le théâtre de violences séparatistes. Des groupes jihadistes, comme l’État islamique (EI), y sévissent également.

Deux candidats abattus durant la campagne

Plus d’un demi-million de membres des forces de sécurité ont été déployés à l’occasion du scrutin, pour lequel les autorités ont commencé le 7 février la distribution des bulletins dans plus de 90 000 bureaux de vote.

La crédibilité des élections dans cette république islamique de 240 millions d’habitants a par avance été mise en doute, avec l’incarcération du populaire ex-Premier ministre Imran Khan et la répression à l’encontre de son parti.

Une forte hausse des violences a aussi été observée avant le scrutin. Au moins deux candidats ont été abattus pendant la campagne et des dizaines d’autres ont été attaqués dans tout le pays.

Les campagnes électorales au Pakistan sont généralement marquées par des épisodes de violence. De nombreux candidats et électeurs ont par le passé été visés par des attaques armées et des attentats à la bombe commis par des insurgés islamistes.

La campagne a officiellement pris fin à minuit le 6 février et les bureaux de vote doivent ouvrir ce 7 février à 8h locales (3h GMT), pour fermer à 17h.

À Lahore, la capitale de la province du Pendjab (centre-est), des directeurs de scrutin accompagnés de policiers ont commencé ce 7 février à emmener des sacs verts remplis de bulletins vers les bureaux de vote.

18 000 candidats pour 336 places

«L’organisation en termes de sécurité est bien meilleure, parce que l’ECP [la Commission électorale] a installé son application et pris d’autres mesures», a expliqué un responsable de bureau électoral, Mohammad Baqir, en référence à la surveillance électronique des personnes qui collectent les bulletins.

Des véhicules militaires pakistanais transportant un système de missiles participent au défilé militaire pour marquer la fête nationale du Pakistan à Islamabad, le 25 mars 2021 (photo d'illustration).

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«Le travail se passe sans problème», a-t-il insisté. Quelque 128 millions d’électeurs sont appelés aux urnes, dans le cinquième pays le plus peuplé au monde, avec 240 millions d’habitants. Près de 18 000 candidats se présentent aux élections pour obtenir un siège à l’Assemblée nationale ou aux assemblées provinciales.

L’Assemblée nationale compte 336 députés, dont 266 sont élus par un scrutin uninominal à un tour et 70 autres à la proportionnelle (60 sièges réservés aux femmes et 10 pour les minorités religieuses: chrétiens, hindous…).

Tombé en disgrâce auprès de l’armée – qui l’avait pourtant soutenu en 2018 – après l’avoir violemment critiquée, Imran Khan a été condamné à trois longues peines de prison pour corruption, trahison et mariage illégal.

Une atmosphère «de carnaval»

Son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), n’a pu mener campagne sur le terrain et dans les médias, trouvant seulement refuge sur les réseaux sociaux. La porte semble ainsi ouverte à la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de Nawaz Sharif qui pourrait, à 74 ans, devenir Premier ministre pour la quatrième fois.

«C’est une atmosphère… de carnaval. Les élections sont après-demain, mais nous célébrons déjà», a déclaré celui-ci le 6 février pour son dernier meeting devant 15 000 personnes à Kasur, près de Lahore.

Nawaz Sharif est rentré au Pakistan en octobre après quatre années d’exil à Londres. Les analystes estiment qu’il a passé un accord avec l’armée, à laquelle il reprochait pourtant jusque-là de l’avoir écarté des précédentes élections. Il a depuis son retour bénéficié de l’annulation de plusieurs condamnations antérieures pour corruption.

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