En proie à un mouvement de grève d'agents, EDF a annoncé prévoir des «délestages tournants d'une à deux heures à la pointe de la consommation» en Guadeloupe.
Des coupures temporaires sur le réseau pourraient priver d’électricité 35 000 clients en Guadeloupe, comme l’a annoncé le 6 janvier EDF Production électrique insulaire, en proie à un mouvement de grève d’agents.
Le fournisseur a dit prévoir des «délestages tournants d’une à deux heures à la pointe de la consommation».
Le délestage électrique consiste à couper temporairement l’électricité sur une partie du réseau pour éviter sa saturation du fait d’une trop forte demande.
Des interruptions ont déjà lieu régulièrement aux heures de pointe en raison notamment d’un mouvement des agents de la centrale thermique au diesel de Jarry (211 MW de capacités) lancé le 19 décembre.
Il s’agit de l’installation de production électrique la plus importante de l’île, très dépendante aux énergies fossiles.
La branche énergie de la CGT Guadeloupe (CGTG) dénonce de «graves manquements de l’employeur en matière de respect du Code du travail», selon les propos à l’AFP de son secrétaire général, Jimmy Télémaque.
Ce dernier affirme avoir «saisi l’inspection du travail pour venir constater ces manquements» et souligne que la direction n’a «accepté de discuter qu’une fois les moteurs de la centrale diesel arrêtés».
Plusieurs phases de négociations ont déjà eu lieu mais le dialogue a été rompu brutalement le 3 janvier par la direction, qui a déclaré que les discussions ne reprendraient qu’une fois la centrale redémarrée.
«[Le blocage] porte désormais sur des demandes d’augmentations de salaires alors qu’un accord salarial ambitieux vient d’être signé le 14 décembre par l’entreprise avec ses organisations syndicales représentatives», avait-elle aussi ajouté. Cet accord prévoit une augmentation de «plus de 10% de la masse salariale pour 2023», selon la même source.
La CGTG a cependant annoncé dans un courrier son intention de reconduire la grève jusqu’au 27 janvier, reprochant à la direction des comportements «irrévérencieux».
Le 6 janvier au soir, le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco a demandé aux parties de reprendre un «dialogue social de qualité», alors que la menace de coupures récurrentes affecte le quotidien des habitants de l’île.
La FE-CGTG a toutefois annoncé que des dispositions avaient été «prises avec les agents en grève pour renforcer le réseau électrique de la Guadeloupe afin de limiter les délestages».
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