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Des journalistes étrangers empêchés de filmer les débordements au Stade de France ?

Plusieurs journalistes de l'agence de presse américaine AP ont rapporté avoir été empêchés de capter des images des débordements aux alentours du Stade de France en marge de la finale de la Ligue des champions de football.

Alors que la finale de la Ligue des champions organisée le 28 mai au Stade de France de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a donné lieu à des débordements et des échauffourées avec les forces de l’ordre, plusieurs journalistes de l’agence de presse américaine Associated Press (AP) ont rapporté avoir été sommés d’arrêter de capter des images des débordements, l’un d’entre eux allant même jusqu’à expliquer qu’il avait été forcé d’effacer ses images sous la contrainte.

Sur Twitter, Rob Harris, correspondant d’AP, a fait savoir : «Le personnel de l’UEFA a dû intervenir pour empêcher le personnel de sécurité de poursuivre les médias pour les empêcher de filmer alors que des gaz lacrymogènes étaient lancés.»

Son confrère et collègue au sein de l’agence de presse, Steve Douglas, a lui témoigné d’une scène qui pourrait laisser pantois même les moins fervents défenseurs de la liberté de la presse. «J’ai été emmené dans une hutte par un agent de sécurité […] puis j’ai été forcé de supprimer des séquences vidéo des débordements, sinon je ne serais pas autorisé à rentrer», a-t-il expliqué sur le même réseau social.

Des témoignages qui ont fait réagir certains de leurs confrères français à l’instar de Dimitri L’Hours, journaliste au Télégramme. «Attendez, des journalistes ont vraiment été sommés d’effacer leurs images du bordel d’hier soir devant le Stade de France sous peine de se voir retirer leur accred[itation] ?», s’est-il étonné, toujours sur Twitter.

Ni l’UEFA, ni le ministère de l’Intérieur, ni le Stade de France, ni la préfecture de police de Paris ou de Seine-Saint-Denis n’avaient commenté cette information dans l’immédiat.

La soirée a été émaillée par de nombreux incidents aux abords du stade. Gérald Darmanin a immédiatement mis en cause «des milliers de “supporters” britanniques, sans billet ou avec des faux billets [avaient] forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers».

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Toutefois, comme le note l’AFP, les premiers témoignages des supporters sur place font état de «tentatives d’intrusion à des jeunes gens vivant près du stade, assurant aussi avoir été victimes de vols et d’agressions après le match».

Selon le ministère de l’Intérieur, 105 personnes ont été interpellées et 39 placées en garde à vue au cours de cette soirée, que ce soit à Saint-Denis ou dans Paris où des «fan zones» avaient été mises en place.

Une réunion doit se tenir le 30 mai au ministère des Sports afin de «tirer toutes les leçons pour éviter que de tels évènements se reproduisent pour [les] futurs grands évènements sportifs internationaux».

De son côté, la secrétaire d’Etat britannique en charge de la Culture et des Sports, Nadine Dorries, a demandé à l’UEFA une «enquête officielle» sur les causes des débordements.

Initialement prévue à Saint-Pétersbourg, la finale de la Ligue des champions avait finalement été délocalisée en France après l’offensive militaire russe menée en Ukraine.




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