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Nouvelle-Calédonie : trois morts dans les émeutes, Macron décrète l’état d’urgence

La situation explosive a tourné au drame en Nouvelle Calédonie, où trois personnes ont trouvé la mort dans la nuit du 14 au 15 mai. Emmanuel Macron a décidé de déclaré l'état d'urgence.

Des voitures incendiées chez un concessionnaire automobile du quartier de Magenta, à Nouméa, le 14 mai 2024.

Nuit d’émeutes en Nouvelle-Calédonie avant un vote à l’Assemblée nationale

Le président français Emmanuel Macron a décidé ce 15 mai de «déclarer l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie» après des émeutes au cours desquelles trois personnes ont été tuées et un gendarme «très grièvement blessé», ont annoncé ses services dans un communiqué.

«Toutes les violences sont intolérables et feront l’objet d’une réponse implacable pour assurer le retour de l’ordre républicain», a déclaré la présidence française à l’issue d’une réunion de crise du Conseil de défense et de sécurité nationale. «Le président de la République a rappelé la nécessité d’une reprise du dialogue politique», a ajouté l’Elysée.

Depuis la veille au soir, les appels à instaurer l’état d’urgence s’étaient multipliés. «Je demande au gouvernement d’activer l’état d’urgence sur ce territoire», avait déclaré le président des Républicains Éric Ciotti.

Alors que l’Assemblée nationale a voté le 14 mai le texte sur le dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, l’archipel s’est embrasé pour une deuxième nuit consécutive.

Sur RTL, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a lui déploré en sus des centaines de blessés, dont une centaine de policiers et gendarmes ainsi que des dizaines de maisons et d’entreprises brûlées.

Demande d’état d’urgence à droite, de retrait du texte à gauche

Après Éric Ciotti, c’est le président du groupe LR à l’Assemblée Olivier Marleix qui a réclamé l’instauration de l’état d’urgence sur LCI dans la matinée quand le chef de file de la droite parlementaire au Sénat Bruno Retailleau faisait de même sur les ondes de France Info.

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen réclame également une telle mesure, estimant qu’«il en va de la sécurité des personnes».

À gauche, La France insoumise réclame le retrait du texte voté le 14 mai. Le député François Ruffin évoque ainsi «la tension et la provocation du camp présidentiel». Sandrine Rousseau, député écologiste, a également chargé la majorité au pouvoir en déclarant sur le réseau social X (ex-Twitter) : «Un mort en Nouvelle Calédonie, des centaines de blessés. Tout cela parce que le gouvernement utilise les bonnes vieilles méthodes coloniales : peuplement, autoritarisme et répression.»

«Actes terroristes» et attaques ethniques : les élus de la majorité tirent la sonnette d’larme

De son côté, le député de la majorité Nicolas Metzdorf, élu de Nouvelle-Calédonie, invite à un dialogue entre indépendantistes et non indépendantistes à Paris, soutenant ainsi une initiative proposée par Emmanuel Macron. L’élu a par ailleurs fait part de la souffrance des populations sur place sur les ondes de France Inter alors que «des Calédoniens sont attaqués parce qu’ils ont une couleur de peau particulière», faisant référence aux attaques contre les blancs dans l’archipel.

Dans un courrier adressé ce 15 mai au matin au président de la République, la présidente macroniste de l’assemblée de la province Sud de la Nouvelle-Calédonie Sonia Backes a évoqué «des actes terroristes organisés par le bras armé du mouvement indépendantiste». «Sans une intervention massive et urgente de l’État, nous perdons le contrôle de ma Nouvelle-Calédonie», a-t-elle déploré.

Les indépendantistes remettent en cause la réforme de la Constitution envisagée à la suite du triple vote négatif aux référendums d’indépendance entre 2018 et 2021. La réforme prévoit d’élargir le droit de vote à de nouveaux électeurs aux élections provinciales, le scrutin local le plus important dans cet archipel. Les indépendantistes estiment que les Kanaks (population native) risquent d’être désavantagés par cette réforme. Cette arrivée de nouveaux électeurs est appelée le «dégel du corps électoral».

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