D'après une source proche des forces de l'ordre russes, Alexandre Pogorélov, l'assassin présumé d'Alexandre Zakhartchenko, pourrait également être responsable de la mort du commandant du bataillon Sparta, Arséni Pavlov, alias «Motorola».
L’enquête sur les meurtres des dirigeants de la République populaire de Donetsk, assassinés dans les années ayant suivi le soulèvement du Donbass contre Kiev, avance.
«La préparation d’un acte terroriste visant à assassiner Pavlov a été confiée à un groupe du service de sécurité ukrainien (SBU), et précisément à Alexandre Pogorélov, au citoyen polonais Zigmund Makhtchinski ainsi qu’à d’autres individus non identifiés», a indiqué une source proche des forces de l’ordre russes à l’agence RIA Novosti, le 29 août.
Le même Alexandre Pogorélov avait avoué en 2018 l’assassinat au mois d’août de cette année d’Alexandre Zakhartchenko, alors dirigeant de la République populaire de Donetsk. Le 31 août s’ouvre d’ailleurs à Rostov le procès de cet assassinat, cinq ans jour pour jour après les faits.
Source: AFP Hommage à Alexandre Zakhartchenko, en 2018 à Donetsk.
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L’attentat ayant causé la mort d’Arséni Pavlov, alias «Motorola», a eu lieu deux ans plus tôt. Le 16 octobre 2016, le commandant du bataillon «Sparta» succombait à ses blessures après l’explosion d’une bombe dans l’ascenseur de son immeuble. Il avait 33 ans. En 2022, Vladimir Poutine l’a décoré de la médaille de l’ordre du courage à titre posthume.
Arséni Pavlov avait participé dès le début du conflit aux principaux combats contre l’armée de Kiev, notamment la défense de Slaviansk et de l’aéroport de Donetsk. En 2014 il avait livré la bataille d’Ilovaïsk aux côtés de Mikhail Tolstykh alias «Guivi», commandant du bataillon «Somalie», par la suite également assassiné en 2017.
Mikhail Tolstykh alias «Guivi», commandant du bataillon Somalie, mort assassiné en 2017.
A la mort de Motorola, le chef de la DNR de l’époque, Alexandre Zakhartchenko, avait déclaré «Porochenko a violé la trêve et nous a déclaré la guerre», pointant explicitement la responsabilité du régime de Kiev dans sa disparition.
Pogorélov, agent du SBU
Toujours selon l’article de RIA Novosti, «les enquêteurs sont arrivés à la conclusion que Pogorélov avait placé sur le toit de la cabine d’ascenseur une bombe, qui a été déclenchée par un tiers une fois que la victime y était entrée».
Zakhartchenko avait quant à lui été tué dans l’explosion d’une bombe placée dans le café Sépar, situé dans le centre de Donetsk. En septembre 2018, soit au cours du mois suivant la mort du chef de la DNR, Pogorélov avait été arrêté et avait révélé aux autorités de la DNR son recrutement en 2014 par un agent du contre-espionnage du SBU.
Au cours de l’interrogatoire, il avait avoué avoir «personnellement placé la bombe au-dessus de la porte d’entrée du café». Selon lui, l’engin explosif «avait été fourni par les services secrets américains».
Alexandre Zakhartchenko a dirigé la RPD de novembre 2014 à sa mort en août 2018, l’est de l’Ukraine ayant décidé de faire sécession à la suite du coup d’Etat de Maïdan qui avait renversé le président Viktor Ianoukovitch. Denis Pouchiline a pris sa suite à la tête de la RPD qui est devenue, depuis le référendum de septembre 2022, membre de la Fédération de Russie.
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