Lors d'une réunion consacrée aux questions économiques, le président russe a fustigé la «pression» exercée contre Gazprom en Europe, soulignant que nationaliser des actifs russes serait «une arme à double tranchant».
Le président russe a commenté la crise gazière lors d’une réunion sur le secteur agricole diffusée à la télévision le 5 avril.« La situation dans le secteur de l’énergie se détériore en raison de mesures non commerciales sévères, notamment la pression administrative exercée sur notre entreprise Gazprom dans certains pays européens», a-t-il dénoncé.
Enfin, nous pouvons aller trop loin comme ça ! N’oublions pas qu’il s’agit d’une arme à double tranchant
Ces propos interviennent alors que l’Allemagne a annoncé la veille prendre le contrôle temporaire d’une filiale allemande du géant gazier, Gazprom Germania, afin d’assurer la pérennité des approvisionnements en gaz. Précédemment, l’entreprise russe avait annoncé qu’elle mettait fin à sa participation dans cette filiale ce qui aurait suscité les inquiétudes de Berlin.
Vladimir Poutine n’a pas hésité à accuser les pays européens de «rejeter sur la Russie leurs propres erreurs» dans le domaine énergétique et agricole. «De plus, nous entendons déjà des déclarations de certains responsables évoquant une nationalisation éventuelle de certains de nos actifs. Enfin, nous pouvons aller trop loin comme ça ! N’oublions pas qu’il s’agit d’une arme à double tranchant», a-t-il prévenu.
Le coût des denrées alimentaires plus bas en Russie ?
Le président russe a aussi abordé la question des exports agricoles alors que les sanctions réciproques prises entre le bloc occidental et la Russie sur fond de guerre en Ukraine font craindre des pénuries alimentaires dans certains pays.
«Il est clair que cette année, dans le contexte de la pénurie alimentaire mondiale, nous devrons gérer plus prudemment les approvisionnements alimentaires vers les pays étranger, notamment surveiller de près les paramètres de ces exportations vers les pays qui mènent à notre encontre une politique manifestement hostile», a-t-il avertit.
Il a cependant précisé que l’augmentation de la production agricole en Russie garantissait au niveau national des prix inférieurs au marché mondial pour les denrées alimentaires.
Sur le plan agricole et alimentaire, de nombreux pays subissent les conséquences du conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux fournisseurs clés d’aliments de base dans le monde, notamment les céréales et l’huile de tournesol.
Conflit en Ukraine : Macron assure aux agriculteurs qu’«un plan de résilience» sera lancé