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Dupont-Aignan dit avoir refusé d’«aller applaudir» le président de la Rada à l’Assemblée nationale

Invité à s'exprimer à l'Assemblée nationale lors de son passage à Paris, le président du Parlement ukrainien, la Rada, a demandé une aide militaire française accrue à destination de Kiev. Perspective dénoncée par le député Nicolas Dupont-Aignan.

«J’ai refusé d’aller applaudir, à l’Assemblée nationale, le président de la Rada qui, le 1er janvier, glorifiait dans un tweet Stepan Bandera, allié de l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale et responsable de la mort de dizaines de milliers de juifs et Polonais», a fait savoir dans la soirée du 31 janvier le député de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan, fondateur de Debout la France, en référence à une publication mise en ligne le 1er janvier par la Rada, supprimée depuis.

Le tweet du parlement ukrainien en question rendait hommage à Stepan Bandera, qui fut le chef de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), un groupe ultranationaliste qui avait pendant la Seconde Guerre mondiale sa propre organisation paramilitaire, l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), et qui a collaboré avec les nazis, participant notamment aux massacres des Polonais en Volhynie. Stepan Bandera a également fondé la Légion ukrainienne, qui a combattu l’armée russe pour le compte de la Wehrmacht.

Dupont-Aignan dénonce les livraisons occidentales d’armes lourdes, «qui ne font qu’envenimer le conflit»

«Voir le Parlement ukrainien d’aujourd’hui, dont le président a été applaudi par l’hémicycle, faire l’apologie d’un collaborateur de l’Allemagne nazie [et] en tirer une sorte de gloire pour le combat contre la Russie, m’a ébranlé», a déclaré Nicolas Dupont-Aignan, affichant son incompréhension face à «la prise de partie» de l’Assemblée nationale sur «un conflit fratricide» entre la Russie et l’Ukraine. «Il ne s’agit pas de nier les torts des uns et des autres, mais il s’agit de demander une voie de paix et d’arrêter de livrer des armes lourdes qui ne font qu’envenimer le conflit», a encore estimé le député francilien.

Pour rappel, depuis le feu vert donné le 25 janvier par Berlin à l’envoi et à la réexportation vers l’Ukraine de chars d’assaut Leopard 2, les promesses de dons ont fusé de part et d’autre de l’Occident. En moins de 24 heures, ce sont plus d’une centaine de chars lourds, de fabrication allemande, qui ont été promis à Kiev. Une centaine de blindés occidentaux, taillés pour l’offensive, auxquels doivent s’ajouter 31 chars Abrams annoncés par Joseph Biden, ainsi que 14 Challenger 2 promis par Londres à la mi-janvier. Pour autant, malgré la montée en gamme des armes qu’elles fournissent à l’Ukraine, les chancelleries occidentales continuent d’affirmer ne pas être partie prenante au conflit. Affirmation dénoncée à plusieurs reprises par Moscou qui, de son côté, pointe régulièrement le rôle de l’Occident dans l’escalade de la guerre en Ukraine. «Considérez-vous vraiment les citoyens des pays de l’UE et de l’OTAN comme de parfaits imbéciles ? Pensez-vous vraiment qu’en envoyant des chars qui doivent être entretenus par du personnel, en formant, entre autres, des centres de recrutement de citoyens ukrainiens et d’autres pays sur la base des ambassades ukrainiennes à l’étranger, vous ne soyez toujours pas partie prenante du conflit ?», a ainsi récemment déclaré la porte-parole de la diplomatie russe à l’attention du secrétaire général de l’OTAN.

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