Dans une lettre ouverte publiée dans l'Opinion, le candidat de Reconquête! lance un appel aux électeurs de droite afin qu'ils lui accordent leurs suffrages le 10 avril, estimant que Valérie Pécresse est une «centriste dans l'âme».
«Vous êtes de droite, vous avez aimé Nicolas Sarkozy, vous avez apprécié François Fillon, pendant quelques semaines, vous avez cru voter pour Valérie Pécresse. Aujourd’hui, vous êtes perdus» : dans une lettre publiée dans L’Opinion le 4 avril, Eric Zemmour s’adresse aux électeurs des Républicains, tentant de les convaincre de voter pour lui au premier tour de l’élection présidentielle. Estimant que «la droite française et la France tout entière seront face à leur destin», le polémiste y concentre ses critiques contre Valérie Pécresse, n’accordant qu’une phrase à Marine Le Pen, qui, prédit-il, échouera à nouveau si elle venait à affronter Emmanuel Macron au second tour.
Valérie Pécresse n’incarne pas nos valeurs
Selon Eric Zemmour, la candidate investie par LR est une «centriste dans l’âme», qui n’incarne pas les valeurs de la droite. Outre son départ du parti au prétexte de sa droitisation, Valérie Pécresse, n’a été désignée, selon lui, «qu’à la suite de manœuvres douteuses pendant la primaire», et n’est guère populaire parmi les électeurs de droite, qu’elle s’apprêterait à trahir à nouveau en se ralliant à Emmanuel Macron. «Vous méritez tellement mieux !», affirme le candidat de Reconquête!, qui les appelle à rejoindre la dynamique de rassemblement et d’union des droites qu’il estime avoir créée avec sa campagne.
«Restez fidèles à vous-même et à vos convictions !», lance Eric Zemmour, en invitant les sympathisants de droite à imiter les élus qui ont déjà rallié son équipe et à voter pour lui, mettant en avant la nécessité de s’unir face à Emmanuel Macron. «Une défaite face à la macronie nous empêcherait, pour très longtemps, de sauver notre pays», avertit-il, mettant en avant l’urgence de combattre l’immigration et la hausse de la fiscalité, points sur lesquels devraient s’accorder les électeurs de droite.
Je ne vous propose ni d’abandonner vos positions, ni de trahir vos choix de toujours
«Votre droite est ma droite », poursuit le polémiste, qui insiste sur la dynamique de Reconquête!, «le parti le plus puissant et le plus fervent de notre pays» selon lui. «Je ne vous propose ni d’abandonner vos positions, ni de trahir vos choix de toujours, mais, simplement, le jour du premier tour, de devenir les plus sérieux adversaires d’Emmanuel Macron», conclut le candidat, qui ne doute pas de pouvoir accéder au second tour.
Cette lettre vient compléter des propos tenus notamment dans Le Parisien le 4 avril, Eric Zemmour ayant affirmé au quotidien qu’il avait «déjà changé le paysage politique» avec sa campagne, qui a «suscité dans le pays un mouvement absolument incroyable». Estimant porter une «responsabilité politique et historique», le candidat a laissé entendre qu’il envisageait des suites pour l’après 10 avril, n’écartant pas le principe d’une candidature aux législatives.
Eric Zemmour avait précisé les contours du regroupement des forces de droite qu’il souhaite impulser lors de son meeting au Trocadéro le 27 mars, évoquant un arc allant d’Eric Ciotti à Jordan Bardella en passant par François-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez et Nadine Morano. Depuis le début de sa campagne, le polémiste a bénéficié du ralliement de plusieurs élus venus des Républicains comme du Rassemblement national, mais sa dynamique initiale dans les sondages a nettement ralenti dans la dernière partie de la campagne, tandis que les intentions de vote en faveur de Marine Le Pen se sont orientées à la hausse. Dans un autre entretien au Figaro le 4 avril, Eric Zemmour a affirmé que les sondeurs sont eux aussi «perdus», rappelant leurs erreurs en 1995, 2002 ou encore en 2016, «lorsque tous les sondages donnaient Trump battu même la veille de l’élection». Or, celui-ci «a gagné contre le pronostic des médias et des sondeurs», a rappelé le candidat de Reconquête!. Du côté des Républicains, François Fillon a affirmé son soutien à la candidature de Valérie Pécresse, «seul chemin viable» vers l’alternance selon lui.
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