La présidente de la Commission de régulation de l’énergie a affirmé sur France Inter que la fourniture d’électricité ne rencontrerait pas de difficulté jusqu’à la mi-janvier grâce à une baisse de la consommation, et à des températures clémentes.
«Jusqu’au 15 janvier, on sait qu’on n’aura pas de difficulté», a assuré la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) Emmanuelle Wargon sur France Inter ce 28 décembre. Elle était interrogée sur les capacités du réseau électrique français à couvrir les besoins de la population et des entreprises.
Elle a précisé que les délestages seraient évités grâce à la clémence des températures prévues, à la réduction spontanée de la consommation et au redémarrage progressif de réacteurs nucléaires d’EDF.
Le délestage électrique consiste à interrompre temporairement la fourniture d’électricité sur une partie du réseau pour éviter sa saturation du fait d’une forte demande. «Après, s’il y a une vague de froid, la situation sera forcément plus tendue», a toutefois averti la présidente de la CRE, en saluant le «geste citoyen» des Français qui ont réduit leur consommation en fin d’année.
«Côté ménages, coté résidentiel, ça veut vraiment dire que les gens font attention et qu’ils anticipent l’augmentation des tarifs réglementés, qui sera de 15% en janvier pour le gaz et de 15% en février pour l’électricité», a estimé Emmanuelle Wargon.
Pour elle, une hausse de 15% des tarifs, «ça reste un bouclier», parce que selon les calculs de la CRE, sans la compensation de l’Etat, les tarifs du gaz en France seraient «en gros multipliés par deux» en 2023.
«Un ménage qui a 1 500 euros de facture de gaz par an passerait à 3 000 euros […] et en électricité, s’il n’y avait pas de bouclier, ce serait aussi probablement à peu près multiplié par deux», a-t-elle avancé.
Gaz : incertitude sur le maintien du bouclier tarifaire
Les compensations de l’Etat pour limiter à 15% l’augmentation des tarifs de l’électricité, dureront toute l’année 2023. Mais en ce qui concerne le gaz le bouclier n’est pour le moment prévu que pour le premier semestre.
«Les copropriétés qui se chauffent au gaz sont intégralement réintégrées dans le bouclier à partir du 1er janvier 2023 ; en électricité ce n’est pas tout à fait le même dispositif d’aide : les copropriétés contractualisent et ont ensuite une aide qui fait baisser la facture. Il faut souvent faire l’avance des frais», a-t-elle expliqué.
Selon des données publiées le 27 décembre par le gestionnaire du réseau électrique à haute tension RTE, la consommation d’électricité continue de baisser en France, avec un recul de 7,4% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019) la même semaine.
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