L'UE envisage de suivre la position des Etats-Unis qui souhaitent imposer un embargo sur le gaz et le pétrole russes, tout en restant «unie» sur la question. L'Allemagne avait annoncé ne pas pouvoir se passer des importations d'énergie fossile russe.
L’Union européenne entend rester «unie» sur la question d’un embargo sur le gaz et le pétrole russes et la France demande aux Etats-Unis d’agir en «coordination» avec ses partenaires, a indiqué le 8 mars le gouvernement français.
La ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, dont le pays assure la présidence tournante du conseil de l’UE, doit rencontrer le 19 mars à Washington la secrétaire étasunienne à l’Energie, Jennifer Granholm.
«On leur demande un peu de coordination», a indiqué l’entourage de la ministre à l’AFP. «On comprend la position américaine [mais] ils ne sont pas du tout dans la même situation énergétique que la nôtre», a souligné cette source.
L’Europe connaît une situation très différente car elle importe 40% de son gaz de Russie, souligne l’entourage de Barbara Pompili. Le chancelier allemand Olaf Scholz a ainsi souligné le 7 mars que les importations d’énergie fossile en provenance de Russie étaient «essentielles» et jugé que l’approvisionnement européen ne pouvait être assuré autrement à ce stade.
«On décidera en temps et en heure si on suit les Etats-Unis mais ce sera de toute façon une réponse unie», a souligné l’entourage de la ministre. «L’Europe restera unie, cohérente et coordonnée pour tout type de décision», a-t-on insisté, écartant toute décision unilatérale, notamment de la France, moins dépendante du gaz russe que certains pays européens voisins.
Les Etats-Unis ont évoqué la possibilité d’imposer un embargo sur le gaz et le pétrole russes en réponse à l’invasion de l’Ukraine, afin de priver Moscou de précieuses ressources. Les chefs des commissions de la Chambre des représentants du Sénat et du Congrès sont parvenus à un accord sur un projet de loi visant à interdire les importations de produits énergétiques en provenance de Russie et à suspendre les relations commerciales normales avec la Russie et la Biélorussie, a en outre rapporté Reuters le 7 mars. Selon l’agence, citant une source au Congrès, un vote sur l’initiative à la Chambre des représentants pourrait avoir lieu dès le 8 mars.
Le chancelier allemand Scholz estime que l’Europe ne peut pas se passer de l’énergie fossile russe