Des rassemblements «civiques» se sont tenus ce 3 juillet devant de nombreuses mairies en France pour dire «ça suffit» à la vague de violences urbaines et aux agressions contre les élus.
A L’Häy-les-Roses, un millier d’habitants accompagnés d’élus ont défilé autour de l’hôtel de ville. «C’est la démocratie elle-même qui est attaquée», a estimé Vincent Jeanbrun devant sa mairie, avant de lancer : «Stop, ça suffit !»
L’Association des maires de France (AMF) avait appelé le 2 juillet à «une mobilisation civique pour un retour à l’ordre républicain», quelques heures après une violente attaque à la voiture-bélier ayant visé le domicile de Vincent Jeanbrun, en région parisienne, causant une indignation générale.
Acclamé par la foule, l’élu marchant derrière une banderole «Ensemble pour la République !» était encadré en tête de cortège des ténors de son parti d’opposition de droite, Les Républicains, dont la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.
Ailleurs en France, élus, employés de mairie et citoyens se sont rassemblés par petits groupes : 100 personnes à Nanterre, 200 à Toulouse (Occitanie), 300 à Brest (Bretagne) ou Mons-en-Barœul (Nord).
📸 Grande mobilisation autour du maire de L'Haÿ-les-Roses, @VincentJeanbrun. pic.twitter.com/3Povah10ez
— Maud Koffler (@MaudPK) July 3, 2023
«Depuis mardi les nuits ont été difficiles pour les habitants (…) Les violences qui se sont succédé sont inacceptables», a lancé ce 3 juillet le maire de Nanterre, Patrick Jarry.
Appels à l’apaisement
«Le temps est à l’apaisement», a-t-il insisté, saluant l’appel au calme lancé le 2 juillet par la grand-mère de Nahel, Nadia, qui a exhorté les émeutiers à ne pas casser «les vitrines», «les écoles», «les bus». Elle a aussi demandé que l’auteur du tir mortel – inculpé pour homicide volontaire et écroué – paie pour son geste «comme tout le monde», en assurant avoir «confiance en la justice».
À L’Haÿ-les-Roses avec les élus et les habitants, nous faisons bloc derrière Vincent Jeanbrun.
Dans la nuit de samedi, il a été victime avec sa famille d’une tentative d’assassinat par des barbares qui veulent faire tomber la République.
Nous ne lâcherons jamais ! 🇫🇷 pic.twitter.com/QteH9zunOw
— Eric Ciotti (@ECiotti) July 3, 2023
Pour soutenir ce policier, «qui a fait son travail et paie aujourd’hui le prix fort», une cagnotte a été lancée en ligne par une personnalité d’extrême droite, Jean Messiha, provoquant l’indignation à gauche. Elle a recueilli ce 3 juillet plus d’un million d’euros.
Scrutée à l’étranger, cette vague de violences et la colère de nombreux jeunes habitants des quartiers populaires rappellent les émeutes qui ont secoué la France pendant trois semaines en 2005, après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.
Parallèlement, le président du Congrès du Conseil de l’Europe, Leendert Verbeek, a condamné ce 3 juillet «l’intensification et la multiplication inquiétante de violences, agressions et menaces» envers les élus locaux ces derniers jours en France.
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