Après les deux nuits d’émeutes qui ont suivi la mort d’un jeune de 17 ans à Nanterre, le ministre de l’Intérieur annonce des effectifs de police et de gendarmerie quadruplés et se place en gardien de l’ordre.
Quarante mille policiers et gendarmes mobilisés ce 29 mai, contre 9 000 la veille. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé la couleur pour tenter de canaliser une troisième nuit d’émeutes, suite au décès du jeune Nahel, survenu en marge d’un contrôle de police le 27 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Une nuit de violences insupportables contre des symboles de la République : mairies, écoles et commissariats incendiés ou attaqués. 150 interpellations. Soutien aux policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers qui font face avec courage. Honte à ceux qui n’ont pas appelé au calme.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 29, 2023
C’est depuis une mairie qui porte les stigmates des récentes explosions de violence que le ministre a fait ces annonces, à Mons-en-Barœul dans le Nord.
Darmanin déterminé à «rétablir l’ordre républicain»
Cent soixante-dix blessés parmi les forces de police et 180 interpellations : le bilan officiel des émeutes de la nuit du 28 au 29 juin est lourd. «Nous avons à nous mobiliser extrêmement fortement […] pour que la réponse de l’État soit ferme», a déclaré le ministre de l’Intérieur en début d’après-midi. Après avoir égrainé les effectifs mobilisés pour ce 29 juin, il a redit sa détermination à «lutter contre ces émeutes et rétablir l’ordre républicain».
Je demande le déclenchement sans délai de l’état d’urgence partout où des incidents ont éclatés. pic.twitter.com/5lk7IxkhMd
— Eric Ciotti (@ECiotti) June 29, 2023
En multipliant par quatre les effectifs de police, le ministre semble vouloir se donner les moyens de revenir au calme. Alors qu’à droite le président des Républicains Éric Ciotti et celui de Reconquête Éric Zemmour réclament l’Etat d’urgence, il semblerait que la stratégie de l’exécutif consiste à passer la crise sans recourir à ce mécanisme.
Des violences lors de la «marche blanche»
Pour parvenir à remettre un peu d’ordre, le ministre de l’Intérieur devra compter sur des forces de police éprouvées par des mobilisations récurrentes depuis plusieurs mois, avec les manifestations contre la réforme des retraites.
NANTERRE : LES POLICIERS ONT AUSSI DROIT À LA PRÉSOMPTION D'INNOCENCE pic.twitter.com/VFAN4dVnMI
— UNITÉ SGP POLICE (@UNITESGPPOLICE) June 28, 2023
Dans ses communications, Gérald Darmanin a tenu à ménager les policiers en dépit des vidéos qui apparaissent pour l’heure assez accablantes pour le fonctionnaire de police. Dès le 27 juin, à l’instar du syndicat SGP Police, le ministre avait tenu à rappeler le principe de la présomption d’innocence.
Heurts à l’issue de la marche blanche pour Nahel, à Nanterre
Le 29 juin dans l’après-midi, à l’issue de la «marche blanche» en hommage au jeune homme tué, des violences ont encore éclaté. Du mobilier urbain ainsi que des bâtiments et des véhicules ont été dégradés.
🚨🇫🇷EN DIRECT – De nombreuses voitures sont incendiées à #Nanterre. La situation est extrêmement tendue. (Clément Lanot – CL Press) pic.twitter.com/pAUpfDsCgh
— AlertesInfos (@AlertesInfos) June 29, 2023
Remis en cause après le fiasco de la sécurité lors de la finale de la Ligue des champions de football le 28 mai 2022 au Stade de France, Gérald Darmanin vit avec cette nouvelle crise un autre test d’ampleur.
Incidents du Stade de France : un rapport indépendant fustige l’UEFA et les autorités françaises