La désescalade semble se confirmer en France sur le front des violences urbaines. Emmanuel Macron doit recevoir ce 4 juillet les maires de quelque 220 communes touchées.
En Ile-de-France, l’heure est au premier bilan : les émeutes ont causé «au moins 20 millions d’euros de dégâts» pour les transports publics, des bus brûlés au mobilier urbain cassé, selon une première estimation d’Ile-de-France Mobilités, l’opérateur des transports publics.
Les principales organisations patronales françaises ont appelé le 3 juillet le gouvernement à mettre en place des mesures de soutien en faveur des commerçants et entrepreneurs affectés, notamment un «fond de secours» pour «ceux qui ont tout perdu». Les dégâts sont estimés à un milliard d’euros par le Medef, la principale organisation patronale du pays.
«Sans compter les dégâts au niveau du tourisme. Les vidéos des émeutes, qui ont circulé dans le monde, dégradent l’image de la France», a déclaré son président Geoffroy Roux de Bézieux dans le quotidien Le Parisien. Le 30 juin, le principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, déplorait déjà que les hôteliers «subissaient une vague d’annulation de leurs réservations» dans les zones touchées.
Le président français «souhaite débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements», a indiqué la présidence. Dans la nuit, le chef de l’Etat a rendu hommage dans un tweet aux policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers, leur disant «merci pour (leur) mobilisation exceptionnelle ces dernières nuits».
Premier déplacement depuis le début de la crise, Emmanuel Macron s’est rendu en milieu de soirée avec son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à la caserne Bessières, dans le XVIIe arrondissement de la capitale, qui accueille les effectifs de la Bac (Brigade anticriminalité) de nuit et de compagnies départementales d’intervention.
Dans la foulée, après minuit, il est allé à la préfecture de police de Paris, pour de nouveaux échanges, a précisé la présidence. Le gouvernement a demandé de maintenir «une présence massive» sur «le terrain», «pour conforter le retour au calme et à l’ordre», a fait savoir son entourage à l’AFP.
Le dispositif nocturne des jours précédents, soit un effectif maximal de 45 000 policiers et gendarmes, a ainsi été maintenu dans la nuit du 3 au 4 juillet, sans incidents majeurs recensés dans la soirée.
Auparavant, la journée du 3 juillet avait été marquée par de nombreux rassemblements à travers la France en soutien au maire de L’Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, au lendemain de l’attaque à la voiture-bélier contre son domicile dans cette ville de la banlieue sud de Paris.
17 interpellations au milieu de la nuit du 3 au 4 juillet
Le nombre d’interpellations dans la région parisienne a baissé dans la soirée du 3 juillet, comme lors des nuits précédentes : 17 en milieu de nuit contre une quarantaine la veille et plus de 400 l’avant-veille.
Selon les chiffres transmis à l’AFP par le ministère de la Justice, depuis le 30 juin, 3 915 personnes ont été interpellées (dont 1 244 mineurs) donnant lieu à 374 comparutions immédiates.
Ces émeutes nocturnes ont éclaté le 27 juin, jour de la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué d’un tir à bout portant par un motard de la police, à la suite d’un refus d’obtempérer à Nanterre. La scène a été capturée par une vidéo amateur.
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