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Emmanuel Macron, «ennemi» ou «buddy» du Royaume-Uni ? Polémique après les propos de Liz Truss

Le président français a réagi aux propos de la candidate au poste de Premier ministre, qui a refusé de dire si elle le considérait comme «ami ou ennemi» de son pays. Pour Emmanuel Macron, les deux pays sont alliés, quels que soient leurs dirigeants.

«Le Royaume-Uni est une nation amie, forte et alliée, quels que soient ses dirigeants», a affirmé Emmanuel Macron ce 26 août depuis Alger, après que la favorite au poste de Premier ministre britannique, Liz Truss, a refusé de dire, la veille, si le président français était «ami ou ennemi» de son pays.

Ce n’est jamais bon de trop perdre ses repères dans la vie

«Le peuple britannique, la nation qui est le Royaume-Uni est une nation amie, forte et alliée, quels que soient ses dirigeants, et parfois malgré et au-delà de ses dirigeants ou des petites erreurs qu’ils peuvent faire dans des propos d’estrade», a déclaré le chef de l’Etat français en marge d’une visite officielle en Algérie. «Si on n’est pas capable, entre Français et Britanniques, de dire si on est ami ou ennemi – le terme n’est pas neutre – on va vers de sérieux problèmes», a estimé Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse tenue après une visite au cimetière de Saint-Eugène.

Liz Truss prête à utiliser l'arme nucléaire, même si cela signifie une «annihilation totale»


Liz Truss prête à utiliser l’arme nucléaire, même si cela signifie une «annihilation totale»

«Ce n’est jamais bon de trop perdre ses repères dans la vie. Si on me posait la question […], quelle que soit la personne qui est considérée pour le leadership à venir en Grande-Bretagne, je ne m’interroge pas une seule seconde», a insisté Emmanuel Macron, réaffirmant que «le Royaume-Uni est ami de la France».

Le président français a ainsi répliqué à Liz Truss, favorite dans la course pour prendre la tête du parti majoritaire des Tories en septembre : celle-ci a refusé, lors d’une réunion électorale du parti à Norwich (sud-est du Royaume-Uni) tenue le 25 août, de se prononcer sur les relations qu’elle entendait entretenir avec le président français. Quand la journaliste animant la soirée a demandé «Macron, ami ou ennemi ?», Liz Truss a répondu que «le jury» était «toujours en train de délibérer», faisant rire la salle. «Si je deviens Premier ministre, je le jugerai sur ses actes et pas sur ses mots», a-t-elle ajouté.

Emmanuel Macron, un «très bon buddy» selon Boris Johnson

Toujours cheffe de la diplomatie de son pays dans un gouvernement gérant les affaires courantes, Liz Truss aspire à succéder au 10 Downing Street à Boris Johnson, démissionnaire en juillet. Interrogé sur ce début de polémique ce 26 août, celui-ci a assuré «avoir toujours eu de très bonnes relations avec Emmanuel Macron». Le président français, a-t-il ajouté en français, «est un très bon buddy [copain] de notre pays».

D’après l’ex-Premier ministre, les relations avec la France «sont extrêmement importantes » et «très bonnes depuis très longtemps, depuis l’époque de Napoléon en fait, et je pense qu’il faut s’en féliciter», a-t-il estimé. «Et en ce qui concerne Emmanuel [Macron], j’ai eu de très bonnes relations avec lui, et je peux vous dire une chose, c’est un très grand admirateur de notre pays», a conclu Boris Johnson.

Des points de friction récurrents entre Paris et Londres

De nombreux contentieux existent entre la France et le Royaume-Uni, certains dossiers de l’après-Brexit ayant conduit à un véritable bras de fer entre les deux pays, en matière de pêche par exemple : fin 2021, les pêcheurs français avaient ainsi mené des actions de blocage de l’Eurotunnel et de certains ports, contestant le faible nombre de licences accordées par Londres. Parmi les autres sujet sensibles, l’Irlande du nord et les traversées de migrants arrivant depuis la France génèrent régulièrement des frictions entre Paris et Londres.

Les deux pays, alliés au sein de l’OTAN, ont également eu des approches différentes face à l’offensive militaire russe en Ukraine, Boris Johnson adoptant une ligne très dure contre Vladimir Poutine et multipliant les déplacements à Kiev, tandis que le président français a davantage défendu la nécessité de garder le dialogue ouvert avec le président russe. Le 23 août, il a toutefois appelé la communauté internationale à ne faire montre «d’aucune faiblesse, d’aucun esprit de compromission» à l’égard de la Russie.

Partisane, comme Boris Johnson, d’une ligne diplomatique ferme vis-à-vis de Moscou, Liz Truss a déclaré le même jour qu’elle était prête à utiliser l’arme nucléaire si elle devenait Premier ministre, et ce quelles qu’en soient les conséquences.




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