Quelques mois après la réélection du président français pour un second mandat, Franck Pallet analyse le legs des «années Macron», dénonçant le «déclin de la pensée intellectuelle» et fustigeant le «populo-centrisme».
La situation politique actuelle me fait étrangement songer à la fin de règne de Louis XV qui annonçait déjà le crépuscule de la Monarchie avant la Révolution de 1789. Un prince héritier qui a mené la Monarchie a la décadence, qui censurait les grands penseurs de son époque – notamment ceux de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert qui était menacée de saisie mais qui ne l’a finalement pas été grâce à l’intervention de la Marquise de Pompadour.
Un roi isolé, décidant de tout sur son trône, n’écoutant pas ses conseillers les plus proches et encore moins ses sujets.
Au risque de faire de l’anachronisme, et je m’y hasarde pourtant, c’est un peu ce que nous vivons à l’heure actuelle. Un président mal aimé dès son élection en 2017, qui n’a jamais convaincu, qui s’est très vite coupé de son peuple – qui ne sait finalement pas grand chose de lui – mais fort de ses certitudes. Sans doute est-ce dû à son éducation et sa formation. Globalement, un homme qui s’entoure de ministres qui ne lui feront pas d’ombre, ne souhaitant pas connaître à son tour la trahison qu’a vécu son prédécesseur François Hollande.
Une autre forme de populisme, que je nommerai populo-centrisme, tout aussi dangereuse pour la démocratie que les autres populismes, qui aura abouti à la dislocation des partis de droite et de gauche et à la fusion des deux courants politiques dans la novlangue néolibérale. Aujourd’hui nous assistons à un déclin de la pensée intellectuelle, précisément par l’absence de toute vision de l’avenir, par une gestion court-termiste de l’instant sans en mesurer les conséquences réelles sur nos vies. La «Révolution» tant promise en 2017 n’aura pas eu lieu.
Alors que la France fut un grand pays dont on admirait la culture, l’histoire, les universités, les grands penseurs, force est de constater qu’elle sombre de plus en plus dans la médiocrité. Les réseaux sociaux ont ainsi pris le relais pour le meilleur comme pour le pire, à cause des médias traditionnels qui ne jouent plus leur rôle d’information, notamment des chaînes d’information en continu sur lesquelles se succèdent tous les pseudo experts dissertant sur des thématiques qu’ils ne maîtrisent souvent pas ou qui diffusent en toute impunité soit leurs mensonges, soit leurs thèses complotistes, ou encore la bien-pensance du pouvoir en place. A cela s’ajoutent le wokisme, l’islamo gauchisme, les négationnismes en tout genre qui gangrènent les fondements mêmes de notre société.
Non, ces années Macron ne nous laisseront pas un souvenir intarissable. Gageons qu’il ne s’agisse que d’une parenthèse dans notre histoire contemporaine et qu’une nouvelle génération émerge pour qu’enfin notre pays redevienne ce qu’il était, un pays admiré dans le monde entier tant pour ses valeurs démocratiques que son modèle social.
Franck Pallet
Tout change pour que rien ne change ?
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